UN MONDE AILLEURS, de Étienne Faure – 1h30
Avec Émile Berling, Paul Bartel, Alain-Fabien Delon
Sortie : mercredi 7 octobre 2020
Mon avis : 2 sur 5
Le pitch ?
Dans une forêt équatoriale, cinq garçons entreprennent une longue marche à la rencontre d’un mystérieux guérisseur. Suite à la blessure de l’un d’entre eux, ils se retrouvent bloqués au bord d’une rivière à fort courant. De l’autre côté́ de la rivière, ils aperçoivent un campement assez étrange qui semble occupé par trois filles. Il est absolument impossible de traverser et de communiquer…
Et alors ?
Étienne Faure n’est pas un inconnu des amateurs des films à petit budget et qui aiment les variations sur le film de genre. On se souvient notamment de Bizarre. Cette fois, en s’inspirant d’un fait divers survenu aux Philippines, il film ce huit-clos dans la jungle. On suit donc le périple de jeunes gens qui remontent le cours d’une rivière amazonienne pour une raison qui n’est pas claire, mais se dévoile petit à petit. Et si comme le chante Bernard Lavilliers : « la jungle rend fou », alors…
Lorgnant vers l’atmosphère de Délivrance, Étienne Faure a pourtant du mal à marquer de son empreinte ce type de récit et de nous faire vraiment ressentir cette atmosphère qui se délite dans le groupe et ne peut que conduire à la catastrophe. Trop souvent, les dialogues sont d’une grande platitude. Le pire, c’est quand l’un d’entre deux lance, inspiré, « je ne comprends rien à cette histoire« , car le spectateur n’est pas loin de le penser…
Certes les acteurs son concernés par le récit et font tout leur possible pour le rendre crédible – Émile Berling en particulier qui joue avec beaucoup de conviction ce citadin perdu dans la forêt profonde – mais ils ont bien du mal à nous faire vivre à ces errances dans la forêt amazonienne, un lieu où le réalisateur « rêvait de tourner ». On est loin de l’univers d’errances rimbaldiennes que le cinéaste aime tant… Et sur fond de trafic d’organe, ce voyage initiatique tourne vraiment court. Une vraie déception.
