NE VOUS RETOURNEZ PAS, de Nicolas Roeg (1974) – 1h52

Avec Donald Sutherland, Julie Christie, Hilary Mason

Nouvelle sortie : mercredi 16 septembre 2020

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Après la mort tragique de leur fille, les Baxter partent à Venise afin de changer d’air. John Baxter, architecte, est embauché par un mystérieux prêtre pour rénover une église. Un jour, alors que les amoureux se baladent, deux sœurs les accostent et l’une d’entre elles, voyante, leur apprend que leur enfant est toujours vivant. S’en suivent d’autres rencontres et visions étranges qui feront raviver de douloureux souvenirs du passé.

Et alors ?

Il y a des films qui reflètent les goûts esthétiques d’une époque et datent parfois, sans pour autant perdre tout leur éclat initial. Cet opus de Nicolas Roeg, une forme de giallo à la mode british, en est un. Et ce film peut surprendre mais ne laisse pas indifférent tant, dans une mise en scène maniérée et parfois datée (dans l’utilisation de certains grands angles et certains effets spéciaux bien élaborés notamment dans la séquence de l’écroulement de l’échafaudage), ce thriller sort des sentiers battus, et ce malgré quelques ficelles un peu grosses, dans le dénouement notamment.

Avec très peu d’hémoglobine, sauf symboliquement avec la mystérieuse diapositive du début, l’histoire sait susciter la curiosité et Nicolas Roeg a eu la bonne idée de faire de Venise, la ville des amoureux, la cité où la vie du couple se délite doucement au fil d’une profonde névrose. Avec ce récit, le paradis n’est pas loin de l’enfer, d’autant plus que l’idée de faire de ce père officier comme architecte dans une vénérable église a de quoi rendre l’atmosphère aussi mystique que lourde. Et puis, l’hiver à Venise peut révéler des rues qui semblent promises aux plus funestes rencontres.

Jouant sur le thème de la malédiction, de la prophétie, le film n’évite pas tous les pièges du genre et certaines caricatures dans le surlignement de certains effets, mais le couple est très bien campé par le duo formé de Julie Christie et Donald Sutherland, qui, graduellement, semble basculer vers une certaine folie. Le film a certes un peu vieilli mais il y règne un climat de paranoïa assez prenant.