En dealeuse de drogue, Isabelle Huppert dégaine l’humour dans La Daronne, une comédie de Jean-Paul Salomé sur les écrans le 9 septembre.
La Daronne, c’est l’histoire d’une femme pas banale… Patience Portefeux est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Lors d’une enquête, elle découvre que l’un des trafiquants n’est autre que le fils de l’infirmière dévouée qui s’occupe de sa mère. Elle décide alors de le couvrir et se retrouve à la tête d’un immense trafic ; cette nouvelle venue dans le milieu du deal est surnommée par ses collègues policiers « La Daronne ».
Adaptant le roman éponyme d’Hannelore Cayre, Jean-Paul Salomé raconte ce qui l’a touché dans l’histoire : « Hannelore a également mis pas mal d’elle-même dans le côté « anar de gauche » de son
héroïne : quand, par exemple, à l’issue du pot organisé par la brigade, elle peste contre les dealers qu’on envoie « en stage de radicalisation pour trois grammes de shit « , c’est quelque chose qu’elle pourrait dire ! Elle a inventé l’histoire policière à partir de ce qu’elle a observé en tant qu’avocate pénaliste, ayant défendu pas mal de dealers. Elle connaît les rouages des procédures, les dialogues… » Sans être inoubliable, le roman a tous les ingrédients pour permettre de signer une comédie sociale sur fond de polar.
Pour Isabelle Huppert, cette comédie policière est l’occasion de changer radicalement d’atmosphère. Pour l’occasion, comme elle ne parle pas l’arabe, elle a dû apprendre les répliques phonétiquement comme le souligne le cinéaste : « C’est là qu’avoir une grosse bosseuse comme elle change la donne ! On a commencé le tournage en novembre 2018. Dès l’été, elle avait tous ses dialogues enregistrés de plusieurs façons différentes, dits par un homme, par une femme, à vitesse normale, à vitesse réduite. Elle a appris syllabe par syllabe, intonation par intonation. «
Visiblement, Isabelle Huppert a pris un plaisir certain à se glisser dans la peau de cette femme pète-sec et qui veut sa revanche, capable d’imposer sa loi aux costauds du métier. Pour elle, jouer dans le registre de la comédie n’est pas une chose nouvelle : on se souvient de Signé Charlotte, de Caroline Huppert (1985); de Sac de nœuds, de Josiane Balasko en 1985 ou encore de La Femme de mon pote, de Bertrand Blier. Comme elle le souligne dans Le Journal du dimanche, la comédie peut faire irruption dans bien des scénarios : « Dans Une affaire de femmes, j’aime ce moment où je dis « j’viens pas pour la grue, j’viens pour le grutier » quand je rencontre Niels Tavernier, mon jeune amant. Je n’ai jamais oublié cette réplique d’un film qui se termine tout de même par la guillotine ! Il y a des tas de manières d’être comique. J’ai eu la chance d’y avoir accès. »
La Daronne lui en offre donc de nouvelles variations pour dégainer son sens de l’humour et de l’ironie à fleur de mots.
