ANNIE CORDY : LE CINÉMA AUSSI !

DISPARITION


On ne présente plus la star loufoque de la chanson, tant Annie Cordy, disparue à l’âge de 92 ans, a marqué de sa fougue l’opérette comme les variétés. Mais « Tata Yoyo » a aussi joué – et bien joué – au cinéma.

Sa dernière apparition au cinéma date de 2018 : Annie Cordy – de son vrai nom Léonie Juliana Cooreman – était au générique de Tamara, vol 2, une adaptation d’une BD pour ado dans laquelle la chanteuse plus que fantaisiste campait Rose, une mamie cool et un peu barrée. C’était le 42ème film d’une carrière où Annie Cordy a joué, certes, des comédies populaires mais aussi des films d’auteur.

C’est à 26 ans qu’Annie Cordy avait tourné son premier film. Après Boum sur Paris, un film à sketches où elle donne la réplique à Charles Boyer et Martine Carol, elle décrochera un petit rôle dans Si Versailles m’était conté, en 1954, un classique de Sacha Guitry.  Sans jamais délaisser le music-hall et la chanson, jouant toujours sur sa pétulance et ses talents comiques,  Annie Cordy va montrer quinze ans plus tard ses talents dramatiques avec Le Passager de la pluie, de René Clément, ce polar évoquant une femme qui tue son violeur.Si elle a tourné avec une brochette de cinéastes de renom – Chabrol dans La Rupture; Pierre Granier-Deferre dans Le Chat, entre autres – Annie Cordy va prouver haut-la-main ses talents tragiques dans le rôle principal de Rue haute, d’André Ernotte avec Mort Shuman : elle campe une marchande de poissons bruxelloise devenue folle depuis qu’elle a assisté à la rafle de son mari par les Allemands.

Si Annie Cordie a souvent joué à la télévision – une quinzaine de téléfilms et une douzaine de séries, devenant même la première héroïne récurrente d’une série, Madame S.O.S – elle a continué à servir le cinéma et pas toujours dans le registre léger. Certes, elle a tourné dans Disco, de Fabien Onteniente mais Alain Resnais a su utiliser son énergie dans Les Herbes Folles. Et l’on se souvient de sa prestation dans Les Souvenirs, de Jean-Paul Rouve, en 2014, où elle jouait une vieille dame qui « s’évade » de sa maison de retraite.

Avec Annie Cordy disparaît une de ces artistes rares  car capable de jouer sur tous les registres avec la même réussite.

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