DAWSON CITY – Le Temps suspendu, de Bill Morrisson – 2h00
Documentaire
Sortie : mercredi 5 août 2020
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
1978, Canada. À 560 kilomètres au sud du cercle polaire arctique se trouve Dawson City. Lors de travaux destinés à construire un centre de loisirs, le conducteur d’une pelleteuse fait surgir de terre des centaines de bobines de films miraculeusement conservées. Combinant films muets, films d’actualités, images d’archives, interviews et photographies historiques, et accompagné par une bande-son envoûtante d’Alex
Somers, Dawson City: Le temps suspendu dépeint l’histoire de la ruée vers l’or d’une petite ville canadienne tout en relatant le cycle de vie d’une collection de films singulière à travers son exil, son enterrement, sa redécouverte et son salut.
Ce qui touche dans ce doc ?
C’est à une étrange chasse au trésor que nous convie Bill Morrisson dans ce documentaire à la construction classique mais au contenu passionnant. Car, dans cette ville, célèbre pour avoir été le port d’attache des chercheurs d’or du Klondike en 1896 – sa population grimpa jusqu’à 40 000 âmes avant de redevenir une ville de 1000 habitants environ- c’est une autre découverte en 1978 qui a fait sensation : celle de 533 bobines de films préservés dans le pergélisol, à la suite d’un chantier de construction. Commentaires de Bill Morrisson : « C’est une grande découverte qui contient beaucoup d’histoires, celles spécifiques à cette ville et sa relation unique avec le cinéma, et ces faits racontées dans les actualités et les reportages qui ont été récupérés en 1978. C’est une capsule temporelle d’histoires convergentes, le film d’argent ayant été retourné sur la même terre que l’or retiré. Le rôle joué par le cinéma était central et essentiel pour raconter ces histoires. Vous ne rencontrez une histoire de film comme celle-ci qu’une fois dans une vie. »
Refaisant une enquête de terrain, Bill Morrissona fini par savoir pourquoi ces pellicules ont été enterrées dans ce terrain, mais, pour ménager le suspense, il faudra voir le doc pour découvrir le fruit de cette longue enquête.
En tout cas, ces images racontent tout un territoire et comportent des archives passionnantes sur cette ville, construite sur la fièvre de l’or. On y voit aussi bien les chercheurs affronter des éléments plus qu’hostiles – la loi les obligeait à emporte en prime 90 kilos de matériel – les premiers théâtres, les casinos, les filles de joie, tout comme on découvre les extraordinaires photographies, tirées sur plaque de verre, de Eric Higg.
Aujourd’hui restaurés et conservés aux Archives canadiennes à Ottawa et à la US Library of Congress, ces films en nitrate, très inflammables, laissent parfois surgir des images que ne renierait pas un Man Ray, tant elles ont des aspects surréalistes.
L’histoire de cette découverte tenant du miracle donne ainsi lieu à un documentaire tout à fait remarquable.
