UN VIRUS « FATAL » POUR LES SALLES

Après un mois de réouverture, la fréquentation des salles de cinéma en France n’est pas au beau fixe. Attente de grosses productions et crainte du virus expliquent largement cette baisse des entrées. Inquiétante pour l’avenir des cinémas hexagonaux.

Sur le site du cinéma Le César à Marseille, le message est clair : « Fermeture estivale du César. Réouverture fin août ! (…)L’arrêt brutal de la chaîne de production tout entière du cinéma à l’international provoqué par la crise sanitaire a pour conséquence logique un déficit de films attractifs à proposer au public. Certes, nous y étions préparés, mais depuis sa réouverture la fréquentation du César est encore bien en dessous de nos prévisions les plus pessimistes et ne permet pas d’atteindre un élémentaire équilibre économique. » Un exemple parmi bien d’autres de la crise que traversent les salles de cinéma de France.

De fait, depuis la réouverture du 22 juin, les exploitants ont vu leur fréquentation divisée par trois par rapport à la même période en 2019. On le voit en regardant les chiffres du box-office, les films qui « marchent » atteignent des chiffres bien inférieurs à l’habitude. Ainsi, et malgré une critique plus que positive, Tout simplement noir et Été 85 n’ont attiré, respectivement, que 256 000 et 138 000 spectateurs. Quant au dernier Michael Youn, Divorce club, il n’a enregistré que 243 000 entrées. Si même les comédies ne font plus recette, la crise est vraiment là…  Par comparaison, l ‘an dernier, Spider-Man : Far From Home faisait 1,4 million en une semaine. Entre autres…

Aux États-Unis, la situation est encore plus sombre : moins de 17 % des cinémas américains ont ouvert selon la société de référence Comscore. Et les recettes seraient plus de cent fois inférieures à celles de la première moitié de 2019 !

Indéniablement, la peur des spectateurs d’être exposé au coronavirus entre en ligne de compte, d’autant plus que le port du masque – pas encore obligatoire quand on est dans la salle – n’incite pas à franchir le pas.

Mais, selon certains exploitants, le décalage des sorties de productions importantes, américaines notamment, explique aussi la crise de fréquentation. Des films prévus pour l’été comme Pierre Lapin 2, Tenet, de Christopher Nolan ou encore The French Dispatch, de Wes Anderson ont disparu des prévisions de sortie. Et un film comme Adieu les cons, d’Albert Dupontel, assez attendu, a vu sa sortie décalée au mois d’octobre par exemple.

Pourtant,  certains producteurs tentent leur chance. Terrible jungle par exemple sortira la semaine prochaine, tout comme Les Blagues de Toto, le 5 août prochain. Avec l’espoir d’affronter une concurrence moins forte ? Une chose est sûre en ce début d’été : e cinéma broie donc du noir en attendant des jours meilleurs

 

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