Bouleversant les frontières entre danse, chanson et music hall, ZIzi Jeanmaire, qui vient de disparaître à 96 ans à son domicile de Tolochenaz en Suisse, a aussi fait des apparitions sur grand écran.
Sans nul doute, le grand public conservera toujours en mémoire le Truc en plume, ce tube qui popularise Zizi Jeanmaire. Une artiste qui a toujours refusé de brider sa liberté.
Muse et âme sœur de Roland Petit (disparu en 2011), elle avait campé le rôle-titre dans le ballet Carmen, qu’il avait chorégraphié. Un danseur qu’elle avait rencontré pour la première fois en 1933 – ils avaient 9 ans chacun- l’école de danse de l’Opéra de Paris et qu’elle avait épousé en 1954. Dans ses nombreuses prestations sur des pointes, elle avait aussi marqué les esprits par sa prestation du Jeune Homme et la Mort, aux côtés du bondissant Rudolf Noureev.
Chanteuse à ses heures, elle avait marqué les esprits. Boris Vian disait qu’elle avait « des yeux à vider un couvent de trappistes en cinq minutes ». A une autre reprise, il avait parlé, évoquant cette artiste au timbre si reconnaissable,d’« une voix comme on n’en fait qu’à Paris »…Au cinéma, Zizi Jeanmaire avait fait aussi des apparitions dans les années 50, dans des films où la danse était bien sûr présente que ce soit Hans Christian Andersen et la danseuse, de Charles Vidor ou encore Folies-Bergères et Charmants garçons, signés Henri Decoin et Guinguette de Jean Delannoy.
Mais son port d’attache demeurait l’Opéra de Paris dont elle disait : « Je connais tous les danseurs, tout ce qui s’y passe. Et je continue à vivre, maintenant que je ne monte plus sur scène, à travers ça. »
Indéniablement, Zizi Jeanmaire fut une reine de la scène et une artiste qui aimait prendre des risques.
