VERTIGES DE L’AMOUR

LE COLOCATAIRE, de Marco Berger – 1h51

avec Gaston Re, Alfonso Báron, Malena Irusta

Sortie : mercredi 1er juillet 2020

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Juan doit vite trouver un colocataire après le départ de son frère. C’est finalement Gabriel, son collègue charmant et taciturne, qui emménage. Ce qui débute comme un arrangement innocent se transforme rapidement en attraction naissante, puis en passion…

Et alors ?

Toute la partie du film qui évoque le désir réprimé est très finement montré dans ce récit où Gabriel découvre petit à petit son homosexualité et vit une histoire d’amour avec son collègue. Dans une Argentine assez macho, l’amour naissant et foudroyant entre ces deux employés d’une petite scierie donne lieu à des séquences très justes et fines : croisement des regards, partage de soirées autour d’un plateau télé…

Marco Berger souligne : « Dans la classe ouvrière, il y a beaucoup de machisme. Ça évolue peu à peu mais ce n’est pas facile. Dans la bourgeoisie, les parents attendent des hommes un certain comportement, qu’ils prennent la suite du père où choisissent une certaine voie. Je dirais que c’est plus facile quand on se situe au milieu. Si vous vivez dans une grande ville comme Buenos Aires et que vous venez de la classe moyenne, personne ne se soucie de votre sexualité.  Et vous avez la possibilité d’être médecin ou artiste, de prendre vos propres décisions. Quand on est pauvre, on ne peut pas toujours terminer ses études ou faire un travail qu’on aime vraiment. On est obligé de faire des choses qu’on ne veut pas forcément, comme fonder une famille, avoir des enfants… Si on ne peut pas choisir notre travail, comment choisir notre façon d’être ? »

LE

Indéniablement, la force du film tient dans cette plongée dans un milieu plus humble où le regard des autres sur l’homosexualité ne facilite pas l’expression de ses sentiments  en plein jour.

Là où le film s’enlise c’est dans la multiplication des scènes de sexe qui ne sont pas nécessaires à l’économie du récit. On a le sentiment qu’elles sont aussi gratuites que dans des films sur les amours hétérosexuelles. On a alors le sentiment d’être plus dans un film militant que dans une subtile expression des tourments de la Carte du Tendre. C’est d’autant plus dommage que les deux acteurs principaux jouent avec une rare justesse ces deux hommes qui se découvrent et s’aiment.

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