LA CHAMBRE DES MIRAGES

SORTIE VOD


ROOM, de Christian Volckman – 1h40

Avec Olga Kurylenko, Kevin Janssens, Joshua Wilson

Sortie : à partir du 14 mai en VOD

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Kate et Matt quittent la ville pour s’installer à la campagne dans une grande maison isolée et délabrée. Peu après leur déménagement, ils découvrent une chambre qui a le pouvoir d’exaucer tous leurs désirs…

Et alors ?

Après Renaissance, sorti en 2006, un film remarqué mais qui l’avait laissé « sur les rotules », Christian Volckman  avait pris du recul et était revenu, durant deux ans, à ses premières amours : la peinture. Et puis, il a lentement muri l’idée de cette chambre des mirages qui permet de réaliser ses vœux les plus chers. Il raconte : « Petit, j’ai baigné dans les philosophies orientales, hindouistes et bouddhistes. On y trouve toujours cette notion d’illusion, du côté éphémère de l’existence. (…) S’aimer, faire des enfants, est la façon la plus quotidienne et concrète de laisser une trace, c’est pourquoi j’ai choisi de mettre l’histoire du couple au cœur du récit. Tout est parti de l’intuition que le capitalisme et le désir sans limite sont en train de détruire notre système et ces problématiques concrètes et proches de nous se sont cristallisées autour de l’amour et la famille. Ensuite, le genre nous a permis de nous affranchir de la prison du réel et de traiter avec la plus grande des libertés ces questions triviales. »

Il a eu la bonne idée de confronter ce couple de bobos  ayant opté pour une vie au vert, où Matt peut se consacrer entièrement à son art, à cette pièce où leurs désirs les plus fous se réalisent. Même si l’accomplissement de ses rêves a un prix qui peut détruire leur amour…

Dans une mise en scène aussi bien influencée de façon revendiquée par le Shining, de Kubrick, que certains opus de Lynch ou encore les films expressionnistes allemands, Christian Volckman embarque son monde dans les entrailles de cette demeure où les cloisons révèlent un entrelacs de branchements électriques qui ressemblent à un immense réseau sanguin permettant symboliquement à la demeure de se « nourrir ».

Souvent filmé caméra à l’épaule, Room plonge  le spectateur dans un univers de magie directement inspiré de l’univers d’Aladdin, et qui vire vite à l’horreur pour ce jeune couple, fort bien campé par Olga Kurylenko, tour à tour sensuelle ou violente, et  Kevin Janssens, ici mari aiment et attentionné, alors que l’acteur flamand fort connu s’est fait une spécialité des rôles de méchants comme dans Revenge.

Paradoxalement, ce film qui raconte l’histoire d’un confinement en forme de réflexion sur la nécessité de changer nos modèles de pensée et de nos manières de vivre, a vu sa sortie retardée par la pandémie de coronavirus. Il prend donc un signification toute particulière…

Alors, même si certains passages de l’autre côté de la porte sont parfois un brin caricaturaux,  Room tient un certain nombre de promesses et offre un climat oppressant plutôt réussi.

 

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