FOLIES FAMILIALES

VOD


LA SAINTE FAMILLE, de Louis-Do De Lencquesaing – 1h30

Avec Marthe Keller, Laura Smet, Léa Drucker,  Louis-Do De Lencquesaing

Sortie : VOD, mai 2020

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Universitaire réputé et un brin ombrageux, Jean se retrouve ministre de la Famille, alors même qu’il est perdu dans les événements qui secouent la sienne.

Et alors ?

Pour son deuxième film, Louis-Do De Lencquesaing a choisi d’évoquer aussi bien les névroses de famille que des sujets forts de société et qui posent débat. Il souligne : « Toutes ces questions de procréation, de PMA, de GPA… sont très sérieuses, mais elles se posent depuis que le monde est monde. Il y a toujours eu des couples, ou des personnes, qu’il fallait d’une manière ou d’une autre « aider » à faire un enfant. Même si alors il ne s’agissait pas de science ou de technique, comme c’est le cas aujourd’hui. Une femme qui donnait un de ses enfants à sa propre sœur qui ne pouvait pas en avoir, un enfant « adopté » par un père alors qu’il est le fruit d’un adultère reconnu ou pas… C’est ce que Jean exprime à sa manière : s’agit-il vraiment d’enjeux scientifiques ? Garder tout cela à l’esprit permet d’en parler avec une certaine distance, donc avec humour, fort de la certitude que plus c’est sérieux et plus il faut en rire. Alors, oui, La Sainte Famille est une comédie. Qui par moments se contorsionne pour raconter ce qu’elle entend raconter, comme pour échapper au piège du sérieux. »

Le parti-pris serait intéressant si le scénario avait une vraie épine dorsale et que l’histoire ne s’écoulât pas d’une manière aussi paresseuse. Comme si Louis-Do De Lencquesaing avait eu du mal à suivre les pistes qu’il ouvrait à tout bout de champ dans un récit qui part dans bien des directions : la vie de couple, les rapports familiaux, la crise de la cinquantaine, l’héritage…

Alors, même si certaines scènes font mouche – celle où la cousine vient faire l’inventaire des biens de la grand-mère; celle où la mère, magnifiquement campée par Marthe Keller évoque le sens familiale de la déprime – on finit par trouver le temps long. Sans doute aussi parce que le personnage central, joué par Louis-Do De Lencquesaing  lui-même ne parvient jamais à nous émouvoir alors qu’il est entouré par une fine équipe de comédiennes. Ainsi Léa Drucker fait parfaitement partager les émotions de cette femme autonome qui sent que cette vie de couple lui échappe et qui doit résister aux accès soudains de violence de son compagnon.

SI la « famille est le socle de la névrose », comme le souligne Jean, on aurait aimé un peu plus de folie, de déraisonnable dans ce récit in fine assez convenu sur le plan psychologique et dans une mise en scène qui reste sage de bout en bout.

Le film sortira aussi en DVD chez Pyramide Vidéo

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