HONK KONG, CANNES ET LE CINÉMA

Habilement, l’Office du tourisme de Honk Kong profite de l’ajournement du Festival de Cannes pour rappeler que, depuis deux décennies, le cinéma hongkongais compte bien des ambassadeurs de renom et ne vit pas que sur sa réputation de cinéma d’action. Rétrospective.

Longtemps, Honk Kong a été marqué par la « Bruceploitation », une mode de films qui copiait le maître des arts martiaux, Bruce Lee qui mourut dans la ville d’un œdème cérébral le 20 Juillet 1973, et reste le symbole de l’homme fort, réputé pour sa perfection physique et son invincibilité au combat à mains nues. Pourtant, un autre cinéma a offert à Hong Kong d’autres coups de projecteur, et ce, depuis A Touch of Zen, de King Hu en 1975

Destiné aux amateurs d’action et d’aventures. ce film se déroule en Chine, sous la dynastie Ming. Gu Shengzai, vieux garçon lettré exerçant la profession de peintre et d’écrivain public, mène une vie tranquille avec sa mère, laquelle cherche à tout prix à marier son fils. Lorsqu’une nouvelle voisine vient s’installer dans la maison d’à côté, l’occasion est inespérée. Mais cette jeune fille mystérieuse n’est autre que Yang Huizhen, dont le père a été assassiné par la police politique du grand eunuque Wei et qui est depuis recherchée pour trahison.

Autre film et autre univers en 1997 avec Happy Together, de Wong Kar-wai, déjà fidèle à Tony Leung et Leslie Cheing. L’histoire ? Deux amants, Lai et Ho, quittent Hong Kong pour l’Argentine. Leur aventure tourne mal et ils se quittent. Lai retourne à Buenos Aires et travaille comme aboyeur dans un bar de tango pour économiser l’argent de son retour à Hong Kong. Ho réapparait et s’installe chez Lai. Il trouve du travail dans un restaurant chinois où il rencontre Chang, qui vient de Taiwan.

Et puis, il y a vingt ans, ce fut le tour de  In The Mood For Love, de Wong Kar-wai, en 2000, qui valut un prix d’interprétation masculine pour Tony Leung. L’action se passe en 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commence, Chow Mo-wan et Chan Li-zhen apprennent que leurs époux respectifs ont une liaison. Cette découverte les choque mais les rapproche.

Un film qui fleurait bon les années 60 et promenait le spectateur du quartier historique de Old Town Central à la célèbre baie Victoria.

Quatre ans, plus tard, le maître du polar hongkongais Johnie To, débarque avec Breaking News. Le

pitch ? Une équipe du journal télévisé retransmet en direct la fusillade qui oppose un bataillon de forces de police à cinq malfrats qui viennent de dévaliser une banque. La diffusion de la défaite humiliante des policiers porte un coup terrible à leur crédibilité. Alors qu’il mène une autre enquête dans un bâtiment vétuste, le détective Heng découvre par hasard le repère des cambrioleurs. Le chef du gang, Yuan, voit alors des milliers de policiers se rassembler autour de l’immeuble et se préparer à lancer l’assaut. Pour damer le pion aux médias sur leur propre terrain, l’inspecteur Rebecca décide de transformer cet assaut en véritable spectacle télévisé.

Quatre ans plus tard, il remet ça sur la Croisette avec  Vengeance dans lequel il dirige Johnny Hallyday et Sylvie Testud. C’est l’histoire d’un père qui  vient à Hong Kong pour venger sa fille, victime de tueurs à gages. Sur son passeport est marqué « cuisinier ». Vingt ans plus tôt, il était un tueur professionnel.

On pourrait encore évoquer en 2013, Bends, de Flora Lau avec Carina Lau. L’histoire se déroule entre Hong Kong et Shenzhen en Chine continentale. Anna mène la vie d’une épouse hongkongaise fortunée, pratique le tango et fréquente les salons de thé. Mais, chaque jour, elle sauve surtout les apparences d’une richesse qui s’envole.

On le voit Hong Kong a su, depuis des lustres, mettre son décor unique au service d’un cinéma  d’action mais aussi d’auteur. Et le Festival de Cannes ne s’y est pas trompé…

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