Quand Glenn Ford entrait en Résistance

PATRIMOINE


C’est un grand classique mêlant la guerre à l’amour. Avec Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, une fresque historique flamboyant, Vincente Minnelli offrait à Glenn Ford une composition forte de dandy égoïste qui se lance par amour dans la Résistance.

Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse – qui sort en 1962 -débute en Argentine et se termine sur les côtes normandes, futur décor du Débarquement. Mêlant la grande et la petite histoire – celle des amours passionnés – le film raconte le parcours de deux familles richissimes, les Desnoyers et les Von Hartrott.  Installées en Argentine, elles sont réunies afin d’accueillir Heinrich von Hartrott après ses études en Allemagne : lors du repas organisé par le patriarche autoritaire du clan, Heinrich  déclare à la stupeur de tous avoir abandonnées pour se consacrer au parti nazi. Ce qui va provoquer la colère du paterfamilias et provoquer l’attaque qui l’emportera.

Au déclenchement de la guerre, Heinrich rejoint les troupes allemandes et va être amené à lutter contre son propre cousin Julio Desnoyers… qui, au départ, était tout,  sauf concerné par le bruit et la fureur s’abattant sur le monde. Et pourtant, il va devenir un agent plus qu’actif de la Résistance française.

Dans ce remake d’un film de Rex Ingram, Minnelli réussit la gageure de mêler l’intrigue de guerre prenante à un mélodrame bien tempéré avec, au cœur de l’histoire, la description de la relation adultère entre le personnage campé par Glenn Ford et celui de la grande bourgeoise, jouée par Ingrid Thulin, épouse d’un grand éditorialiste de la presse, qui sera bientôt arrêté.Dans une mise en scène éclatante – il y a de vraies bonnes idées pour coloriser les images évoquant la montée du nazisme, la présence d’Hitler – et avec une multitude de  décors, Minnelli parvient à tenir en haleine le public jusqu’au terme du récit qui montre la lente descente aux enfers d’un clan déchiré par la guerre qui dévaste l’Europe.

Reconstituant merveilleusement le Paris à la veille de l’Occupation et durant celle-ci – quand une partie de la société continue de vivre « normalement » dans une atmosphère à la Drieu la Rochelle – Minnelli offre à Glenn Ford, un de ses plus beaux rôles après bien sûr sa prestation dans Graine de violence.

Égoïste et séducteur, Julio Desnoyers ne passe qu’à son plaisir jusqu’au moment où sa rencontre avec la femme d’un résistant de le fasse changer du tout au tout son attitude et prendre bien des risques. Dans ce décor d’Apocalypse, dont certaines scènes – le bombardement final notamment, certains plans magnifiques dans Paris- font penser à des tableaux, les passions, les haines se succèdent dans un enchaînement dramatique.

Un film qui n’a pas pris une ride et offre toujours une intrigue qui a du souffle..

 

 

Laisser un commentaire