Quand l’Ouest délire

PATRIMOINE


Mel Brooks reste un maître de la parodie. La preuve avec la sortie, en 1974, du Shérif est en prison. On est dans la caricature et cela fait mouche, même si tout n’est pas d’une totale finesse.

Pour signer une bonne parodie, il faut jouer avec les codes du genre, quitte à les exploser. C’est ce qu’a fait Mel Brooks avec Le Shérif est en prison. L’histoire ? Afin de s’approprier des terrains à bas prix, deux notables nomment un jeune Noir shérif d’une bourgade des plus racistes… Dans ce  non-western, Mel Brooks n’y va pas par quatre chemins et se moque allégrement de l’univers des westerns. Les éléments constitutifs du genre y sont respectées que ce soit la ville frontalière pleine de pèlerins louches; le chemin de fer en construction; les politiciens véreux… Il peut alors les détourner dans des séquences qui sont délirantes. Comment expliquer autrement que le shérif choisi soit noir quand tous les habitants sont racistes ?

Multipliant les anachronismes volontaires (on y voir même des nazis), Mel Brooks concocte une aventure rocambolesque à souhait. À la façon des Monty Pythons, le réalisateur a fait partie de ceux qui ont fait renaître l’humour burlesque et le non sens. Entre le scène devenue culte de l’attaque en studio et la séquence à l’humour un peu gras du feu de camp, Le Shérif est en prison fait de l’absurde une règle de délire. Une comédie provocatrice qui se regarde sans barguigner…

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