ET SI C’ÉTAIT DE L’AMOUR, de Patric Chiha – 1h22
Avec Philip Berlin, Marine Chesnais, Kertsin Daley-Baradel
Sortie : mercredi 4 mars 2020
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Ils sont quinze jeunes danseurs, d’origines et d’horizons divers. Ils sont en tournée pour danser Crowd, une pièce de Gisèle Vienne inspirée des raves des années 90, sur l’émotion et la perception du temps. En les suivant de théâtre en théâtre, Si c’était de l’amour documente leur travail et leurs étranges et intimes relations. Car les frontières se troublent. La scène a l’air de contaminer la vie – à moins que ce ne soit l’inverse. De documentaire sur la danse, le film se fait alors voyage troublant à travers nos nuits, nos fêtes, nos amours.
Ce qui touche dans ce documentaire ?
L’originalité de ce documentaire en immersion dans une troupe de danseurs – quinze en l’occurrence – c’est qu’il suit la création de la pièce de Gisèle Vienne pas à pas. Un spectacle qui a affranchi visiblement les frontières entre la vie et la fiction. Cinéaste autrichien d’origines hongroise et libanaise, né en 1975, Patric Chiha est surtout connu pour ses documentaires, même s’il a réalisé des longs métrages, notamment Domaine, avec Béatrice Dalle, qui fut sélectionné à la Mostra de Venise.En captant aussi bien les répétitions de ce spectacle, la caméra étant au plus près des artistes, que les coulisses de cette création inspirée de l’atmosphère des raves remontant à deux décennies, Patric Chiha nous fait partager le spectacle de manière intime. Et les interrogations des jeunes danseurs sur leurs vies respectives brouillent souvent les pistes au point que l’on se demande à maintes reprises si la réalité ne dépasse pas le spectacle, le contamine pour aspirer les « émotions » des artistes.
Il est alors question de nuits, de fêtes, des amours et le documentaire à l’origine sur la danse sort vite du cadre pour un exercice de style qui, pour en être déroutant et parfois répétitif, n’en est pas moins attachant et surprenant. Un doc dont l’originalité ne peut pas être mise en cause, tant s’en faut, mais la théorie prend parfois un peu trop le dessus sur l’émotion.

