LA DANSE DU SERPENT, de Sofia Quirós Ubeda
Avec Smachleen Gutièrrez, Humberto Samuels, Hortensia Smith
Sortie : mercredi 26 février 2020
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Selva (13 ans) vit dans une ville côtière des Caraïbes. Après la disparition soudaine de sa seule figure maternelle, Selva est la seule qui reste pour prendre soin de son grand-père, qui ne veut plus vivre. Entre ombres mystérieuses et jeux sauvages, elle se demande si elle aidera son grand-père à réaliser son désir, même si cela peut impliquer de traverser ses derniers moments d’enfance.
Et alors ?
Belle idée de Sofia Quirós Ubeda, réalisatrice née en Argentine mais qui a grandi au Costa RIca, que d’évoquer la manière dont cette adolescente un brin solitaire découvre la vie à travers la mort de ses proches. La cinéaste souligne : « C’est une histoire qui montre comment une fille traverse son enfance et finit par en sortir, tout en aidant les personnes qu’elle aime le plus à mourir. »
Au gré des moments les plus simples de la vie quotidienne – une promenade, la confection d’un frugal repas ou la nourriture donnée aux animaux domestiques – la cinéaste nous fait partager l’intimité de cette famille où se téléscope plusieurs générations dans un quotidien rythmé par une solitude profonde. De fait, la relation profonde et qui se passe souvent de mots entre la jeune Selva et son grand-père lui permet de découvrir qu’il va lui falloir vivre sans ce soutien des ancêtres.
Le jeu des comédiens est pour beaucoup dans les émotions dégagées par certaines séquences. Le vieil Humberto, déniché dans une maison de retraite, parvient à exprimer bien des sentiments alors qu’il sortait d’une vie quotidienne faite de routine. Quant à la grand-mère, elle offre au film une de ses séquences fortes : celle où, en compagnie de sa petite fille, elle va boire un coup dans un bar à musique en s’adonnant à une de ses passions, la danse. « Elle est une danseuse locale originaire de la communauté dans laquelle le film a été tourné, note Sofia Quirós Ubeda. La force de son corps et de ses expressions nous a convaincus que les spectateurs ne la lâcheraient pas du regard du début à la fin du film. » Et la petite Smachleen Gutièrrez offre un jeu d’une étonnante maturité.
Malgré une belle mise en scène, qui restitue toute la magie d’une nature encore sauvage, malgré des séquences émouvantes dans leur sobriété comme celle de l’enterrement, la cinéaste ne parvient pas toujours à éviter certaines redites qui font traîner le film un peu en longueur. C’est d’autant plus dommage que l’idée du scénario est très intéressante.
