Nouveau portrait d’un agriculteur en crise, Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches du lait, du beurre, des dettes, sur les écrans le 26 février, est un documentaire intime qui, une fois, de plus montrer que rien ne va plus dans l’univers de bien des paysans.
Avec ce titre long comme un jour sans pain, Rodophe Marconi a donné un message clair. Même si l’agriculteur du film ne connaît pas la fin tragique du personnage récemment campé par Guillaume Canet dans Au nom de la terre, son existence n’a rien d’une sinécure. Le cinéaste raconte : « On voit régulièrement à la télévision ou dans les journaux que les agriculteurs laitiers vont mal, qu’ils sont les premiers concernés par le suicide. On le voit, on le sait et puis c’est comme ça. Ça ne nous empêche pas de dormir. Seulement voilà : le jour où j’ai rencontré Cyrille, j’ai eu du mal à m’en remettre. C’est devenu mon obsession. » Après avoir rencontré par hasard ce paysan sur une plage de la côte atlantique, le cinéaste a eu envie de raconter ce combat voué ici à un échec.

C’est un changement de cap radical pour le cinéaste qui a avait filmé les coulisses de la maison Chanel, en 2007, pour Lagerfeld confidentiel. Il a passé trois mois pour raconter le destin de ce jeune Auvergnat alors que son exploitation était promise à la faillite. Il montre bien comment le quotidien de Cyrille est un long chemin de croix avec des journées qui commencent à 6 heures pour finir à minuit, sans qu’il ne puisse rêver à des vacances, ni même à un week-end de liberté.
Il montre aussi la solitude affective d’un homme qui ne cesse de se battre alors que le sort n’en finit pas de s’acharner sur lui. Une plongée au plus près des drames de la vie paysanne…
