Sur grand écran, la mode du biopic n’est sans doute pas très originale, mais elle est rentable pour les acteurs qui tentent l’aventure. Nouvelle preuve avec Judy, de Rupert Goold avec Renée Zellweger, sur les écrans le 26 février.
Dans Judy, Ropert Goold s’attaque à un mythe : celui de Judy Garland, à un moment critique de sa carrière. Nous sommes l’hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de deux ans, cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis ; sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants.
Pour construire ce biopic, Rupert Goold et le scénariste Tom Edge ont fait un travail de fourmi et notamment mis à contribution un témoin clé sur cette période douloureuse de la vie de la star : Rosalyn Wilder -campée par Jessie Buckley dans le film- et qui fut l’assistante de Judy Garland durant son séjour londonien. Il fallait ensuite trouver la comédienne qui se lance dans le difficile exercice de cette métamorphose : c’est Renée Zellweger qui a relevé le gant et travaillé « à l’américaine »son rôle en veillant au moindre détail. Ainsi, le chef maquilleur Jeremy Woodhead a étendu légèrement le bout du nez de la comédienne et celle-ci a aussi porté des lentilles de contact gris foncé pour se rapprocher des eux marron de Judy ainsi qu’une perruque courte.Pour parfaire son personnage, Renée Zellweger ( qui avait déjà chanté dans Chicago) a bossé durant un an le chant avec son coach, Eric Vetro avant de peaufiner son jeu avec le superviseur musical Matt Dunkey durant quatre mois. Il lui a fallu aussi maîtriser l’accent, la tonalité et la gestuelle de Garland. Elle souligne : « Au cours de cette année d’entraînement, j’ai vécu pas mal de moments au volant où Judy était assise à côté de moi, sur le siège passager. J’ai écouté sa musique et ses interviews, je me suis documentée sur ce qu’elle a vécu, etc. »
Un investissement payant puisque ce film a valu l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation. Elle a ainsi « offerte » le trophée à son modèle disparue en disant face aux caméras : « Cette récompense est sans aucun doute pour vous, madame Garland, car vous n’avez pas reçu les honneurs que vous méritiez. »
Nul doute que la comédienne a du talent. Malgré tout, on peut trouver que la mode du biopic devient un peu lancinante sur grand écran. Il est vrai, elle permet aux acteurs qui se lancent dans l’aventure de récupérer bien des lauriers. Tout cela manque pourtant vraiment, in fine, d’originalité et l’on a parfois envie plutôt de lire une solide biographie que d’acheter une place de cinéma…
