CAMILA MORRONE, UNE FILLE QUI LUTTE

MICKEY AND THE BEAR, de Annabelle Attanasio – 1h29

Avec Camila Morrone, James Badge Dale, Calvin Demba

Sortie : mercredi 12 février 2020

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Mickey Peck, une adolescente du Montana, a la lourde responsabilité de s’occuper de son père veuf, un vétéran accro aux opiacés. Quand l’opportunité se présente de quitter pour de bon le foyer, elle fait face à un choix impossible…

3 raisons d’y aller ?

La description d’une relation chaotique. Par petites touches, en alternant les séquences pleines de tendresse et d’autres empreintes d’une violence soudaine, Annabelle Attanasio nous fait ressentir petit à petit le trouble malsain des relations entre ce père et sa fille. Un père, dévoré par ses addictions multiples suite à son passage en Irak, et qui semble voir en cette jeune femme, le fantôme de sa femme disparue. Car, au début de l’écriture du scénario, elle ne pensait pas le réaliser ellle-même : « Au fil du développement du projet, j’ai compris que personne ne pourrait raconter cette histoire comme moi je le pourrais. Cela a été une progression naturelle de le réaliser sans tenir le rôle de Mickey car… Au-delà du fait que j’étais trop âgée et finalement peu idoine, cela n’aurait pas vraiment été une expérience épanouissante, en fait. Après, dans tout ce que j’écris, j’ai besoin d’avoir de l’empathie pour mes personnages et de m’identifier à eux d’une manière ou d’une autre. Même s’il s’agit d’un être profondément violent et destructeur. Je dois pouvoir trouver leur part d’humanité. »

La vision d’une Amérique dite profonde. En filmant des coins perdus du Montana, la réalisatrice nous plonge dans des décors perdus des États-Unis où il est facile de se perdre dans un anonymat pesant. Un lieu idéal pour le père de Mickey, détruit par ce qu’il a vu (et fait ?) sur le front irakien et qui noie dans la drogue ses cauchemars les plus terribles. Couvert de tatouages, James Badge Dale incarne bien ce soldat brisé du rêve américain qui ne s’éveille qu’en écoutant certains vieux blues rock.

Une actrice étonnante ! On ne peut qu’être bluffé par le jeu de Camila Morrone, qui avait débuté devant la caméra dans Bukowski, de James Franco en 2013. L’actuelle compagne de Leonardo  DiCaprio parvient à faire passer une infinité d’émotions devant la caméra et son visage a la qualité de capter la lumière de façon étonnante. Durant tout le film, elle parvient à faire passer toute l’ambiguïté de la relation entre un père brisé et une fille qui, stoïque, joue la garde-malade, sans se rendre compte du piège dans laquelle elle s’enferme.

Un sujet audacieux, traité avec beaucoup de finesse et qui révèle donc une actrice qu’il faudra désormais suivre de près.

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