L’ESPRIT DE FAMILLE, de Éric Besnard – 1h38
Avec Guillaume de Tonquédec, François Berléand, Josiane Balasko, Jérémy Lopez, Isabelle Carré, Marie-Julie Baup
Sortie : mercredi 29 janvier 2020
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Alexandre s’embrouille une nouvelle fois avec son père Jacques. A priori, il ne devrait pas, car ce dernier vient de décéder, mais Jacques, ou plutôt son esprit, est bien là, à râler à ses côtés. Et comme Alexandre est le seul à le voir et donc à lui parler, sa mère, sa femme et son frère commencent à s’inquiéter de son étrange comportement.
Ce qui touche dans le film ?
Eric Besnard a été inspiré pour concevoir le scénario par le deuil de son propre père et cet instant où il faut faire face avec les souvenirs. Il souligne : : « Ma névrose première étant d’écrire, assez logiquement, j’ai décidé de m’atteler à un texte dans lequel mon père, désormais absent, serait, quand même, omniprésent. Ma mère avait été le point de départ de Mes Héros, mon couple, celui du Goût des Merveilles, mon père serait le point de départ de celui-là. »
Pour évoquer ce deuil des familles, il prend le parti de la comédie qui lui permet, à travers l’idée d’un fils qui continue à converser (et à régler ses comptes) avec un père désormais absent. Ce qui provoque une série de quiproquos souvent savoureux. Le cinéaste poursuit : « Les morts se dissolvent dans l’éternité. Ceux qui restent doivent se résoudre à dialoguer avec eux par l’esprit. Mais au cinéma, médium de toutes les licences, on peut se permettre l’impossible. Le manque est tel que le fils fait apparaître le père. La présence matérialise la force de l’absence.
Avec un père du calibre de celui campé avec une vraie gourmandise par François Berléand – un photographe sportif qui passa sa vie à bourlinguer et à tromper sa femme, étant aussi un père particulièrement absent – la rencontre du présent et du passé n’est pas signe de mélancolie et permet certaines scènes délirantes et poétiques : notamment celle, étonnante, du pique-nique au bord de l’océan et de la partie de rugby sur le sable ou encore, celle des post-it.
Dans les décors magnifiques et lumineux de la baie de Quiberon, et dans cette maison magnifique isolée du monde, l’histoire se déroule sans encombres, portée par des comédiens qui ne surjouent pas. Le couple Guillaume de Tonquédec et Isabelle Carré, en crise mais resté proche. Une mention spéciale à Marie-Julie Baup dans le rôle de la belle fille qui déprime et, entre deux cachets, balance quelques belles vérités à la table de famille.
Un film de famille et d’hommage aux disparus qui, même s’il est parfois prévisible, apporte un petit souffle d’optimisme.
