UN JOUR SI BLANC, de Hlynur Pálmason – 1h49
Avec Ingvar Sigurdsson, Ida Mekkin Hlynsdóttir
Sortie : mercredi 29 janvier 2020
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Dans une petite ville perdue d’Islande, un commissaire de police en congé soupçonne un homme du coin d’avoir eu une aventure avec sa femme, décédée deux ans plus tôt dans un accident de voiture. Sa recherche de la vérité tourne peu à peu à l’obsession, le menant inéluctablement à se mettre en danger, lui et ses proches.
Et alors ?
D’emblée, par une citation étrange – « Quand tout est si blanc qu’on ne peut plus faire la différence entre la terre et le ciel, les morts peuvent nous parler, à nous qui sommes vivants » – Hlynur Pálmason met le mystère au cœur de son film où le personnage principal exprime une violence permanente, comme s’il affrontait des fantômes et des démons intérieurs. En parallèle, le film offre, au cœur d’un récit très réaliste, le clin d’œil à l’émission enfantin surréaliste que regarde sa petite fille à la télévision et qui « tire » le film vers une dimension plus fantastique.
Au cœur de l’histoire, il y a une déclinaison des émotions provoqués par le sentiment amoureux. Hlynur Pálmason souligne : » C’est un sentiment complètement différent, plus complexe, intime, animal et relativement unique, que vous n’éprouvez pour personne d’autre. »
Dans le cas du commissaire de police, sa femme disparue devient presque un fantasme car on ne la voit que fugacement sur de vieilles prises de caméscope. De ce fait, il contribue à restituer le côté mystérieux de cette vie brisée dans un climat étrange renforcé par les décors austères de l’Islande sauvage avec son ciel souvent bas et lourd qui pèse comme un lourd couvercle sur la vie des habitants.
Si l’atmosphère du film est indéniablement prenante, si les acteurs jouent leur partition avec conviction – Ingvar Sigurdsson campe très bien ce veuf dévoré par la jalousie et prêt à faire le coup de poing avec ses anciens collègues (le comédien vient de recevoir le Prix d’interprétation au Festival Premiers Plans d’Angers – il lui manque pourtant une construction plus rythmée. Parfois même, on a le sentiment que le réalisateur tourne un peu en rond et ne parvient pas à relancer son récit. Ce qui créé, parfois, un sentiment sinon d’ennui, du moins de déjà-vu chez le spectateur.
