LA JEUNE FEMME TRÈS RÉSISTANTE

LE RÉSEAU SHELBURN, de Nicolas Guillou- 2h20

Avec Alexandra Robert, Laurent Chandemerle, Thomas Blanchet, Brice Ormain

Sortie : mercredi 22 janvier 2020

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Pendant la Seconde Guerre mondiale plus de 10.000 avions alliés tombent sur le sol français. De 1943 à 1944, le Réseau Shelburn est mis en place par les alliés et la Résistance Française pour évacuer les aviateurs vers l’Angleterre. Dans les Côtes du Nord à Plouha, Marie-Thérèse Le Calvez, résistante depuis les premiers jours de l’occupation, va mettre son courage au service de la liberté…

Ce qui touche dans ce film ?

« L’histoire est basée sur des faits authentiques à 90 % », souligne Nicolas Guillou qui a passé près de six ans à construire ce film. Il a eu l’idée de ce scénario après avoir rencontre trois résistantes de Plouha, ce bourg qui compte les falaises les plus hautes de  Bretagne (104 mètres). Il souligne : « Ce sont des personnes d’une gentillesse incroyable et d’une mémoire fabuleuse, avec le sens du détail. En échangeant avec elles, je ressentais leurs vies et j’ai eu envie de leur rendre hommage par un film.  D’où mon envie de dresser un portrait de femme dans la Résistance, les histoires de cette période étant souvent portées par des hommes. »

Au cœur du récit, il y a le personnage de Marie-Thérèse Le Calvez, qui avait 16 ans en 1940 et qui s’immergea dans la Résistance dès 1943. Une femme disparue en 2018. C’est la brune Alexandra Robert, également productrice, réalisatrice, monteuse… et épouse du réalisateur, qui l’incarne avec beaucoup de fougue et de conviction.

S’étant longuement documenté sur l’histoire locale de la Résistance, Nicolas Guillou a tenu à utiliser les vrais décors pour donner le plus de crédibilité à l’histoire. Il ajoute : « Quand on se rend à la plage Bonaparte à Plouha et que l’on observe les falaises, cela permet de comprendre l’héroïsme de l’action des résistants. Ce fut la même chose aux Invalides à Paris, l’un des lieux liés à l’histoire du réseau Shelburn. »

On ne peut qu’être étonné de voir combien de gens ont été impliqués dans ce sauvetage des plus périlleux et comment la résistance fut ici une affaire de familles. Comme il est étonnant de voir, comment au nez et à la barbe des soldats allemands, le réseau a tenu plus de huit mois quand, d’ordinaire, il « tombait » au bout de quatre mois.

Ayant signé tous les effets spéciaux du film, Nicolas Guillou a fait un travail de samaritain, en vrai artisan et les séquences aériennes, sans oublier celles saisies à la guerre, sont d’un étonnant réalisme.

L’histoire des ces résistantes est forte et touchante. Il est juste dommage que l’abus de ralenti, qui surligne plutôt qu’il ne souligne, ne fasse un peu gadget et qu’il y ait certaines redites dans les situations car le rythme du film en souffre.

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