LA VIE COMME UNE PRISON

K CONTRAIRE, de Sarah Marx – 1h23

Avec Sandor Funtek, Sandrine Bonnaire, Virginie Acariès

Sortie : mercredi 22 janvier 2020

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Quand Ulysse, 25 ans sort de prison, il doit gérer sa réinsertion et la prise en charge de sa mère malade. Sans aide sociale, il lui faut gagner de l’argent et vite. Avec son ami David, ils mettent en place un plan. Mais rien ne se passe comme prévu.

Et alors ?

Sarah Marx a d’abord œuvré pour la réalisation de clips de rap et son film a été produit par le groupe français La Rumeur (deux de ses membres, Hamé Bourokba et Ekoué Labitey, l’ont co-scénarisé) . Pour évoquer cette énième histoire sur l’univers carcéral, elle n’abandonne pas tout à fait l’univers musical : une grande fête techno est au centre du récit qui montre un jeune homme sortant de prison et tentant de s’en sortir et de payer les traitements de sa mère, gravement dépressive, en vendant de l’ecstasy lors d’une nuit techno avec un vieux copain dont il est devenu l’employé.

Sandor Funtek – que reconnaîtront pour son rôle secondaire dans La Vie d’Adèle – porte avec beaucoup de force ce personnage d’un homme qui découvre que la vie en liberté est peut-être une autre forme de prison quand on court après le fric. Rien que dans la scène d’ouverture – une séquence de théâtre derrière les barreaux – il est d’une étonnante justesse de jeu.

Derrière l’obstination de s’en sortir, y compris par des coups foireux, Ulysse symbolise toute une jeunesse perdue qui tente de survivre dans une société où elle est marginalisée. Car la réhabilitation des petits trafiquants qui ont tâté de la prison semble un vain mot.

Faisant de courtes apparitions dans l’histoire, Sandrine Bonnaire est une fois encore parfaite, parvenant à faire ressentir toute la détresse d’une mère, victime d’une grave dépression et qui passe d’un état d’abattement profond à une soudaine euphorie. Cette autre « prison » – celle de la dépression profonde – est un autre élément fort du film et ce, d’autant plus que le traitement de pointe envisagée par le psychiatre qui la suit utilise les mêmes drogues que celles vendues lors de rave party, ce qui provoque la révolte d’Ulysse.

Un film âpre, violent mais qui « donne » à voir certaines dérives de notre société.

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