Décidément, la banlieue inspire les cinéastes. Après le remarqué Les Misérables, de Ladj Ly, c’est Jeanne Balibar qui signe une fable décalée avec Merveilles à Montfermeil, sur les écrans le 7 janvier.
Un casting solide pour une histoire décalée. Dans Merveilles à Montfermeil, Jeanne Balibar a réuni sur l’affiche Emmanuelle Béart, Ramzy Bedio, Philippe Katerine, Mathieu Amalric, entre autres, dans une plongée dans cette banlieue souvent stigmatisée de la banlieue parisienne.
L’histoire ? Joëlle et Kamel font tous deux partie de l’équipe municipale de la nouvelle Maire de Montfermeil, Emmanuelle Joly, mais ils sont en instance de divorce. Toute l’équipe travaille à la mise en œuvre d’une nouvelle et très surprenante politique, dont la pierre angulaire est la création de la » Montfermeil Intensive School of Languages « . Tandis que la ville change et prospère, Joëlle et Kamel se chamaillent…. Mais à l’occasion de la Fête de la Brioche, leur amour peut-il renaître ?
La volonté de Jeanne Balibar, parisienne s’il en est, de tourner dans cette ville ne date pas d’hier. Au milieu des années 2000, Rabah Ameur-Zaïmeche, le réalisateur de Terminal Sud, lui avait proposée un rôle dans un film qu’il allait tourner (Wesh, wesh, qu’est-ce qui se passe ?). Jeanne Balibar se rappelle : « Mais comme ça arrive parfois et même si les scènes qu’on avait tournées étaient formidables, au bout du compte le film refusait en fait toute cette histoire. Mais moi, j’avais toujours gardé en tête cet intérêt pour Montfermeil d’où venaient les personnages. Et plus tard, quand je me suis dit qu’il faudrait écrire un personnage engagé dans la vie politique pour Emmanuelle Béart, parce qu’elle, et elle seule, pourrait faire ça merveilleusement, j’ai eu envie de situer l’histoire à Montfermeil et j’ai commencé à faire beaucoup de recherches dans ce qui s’appelait encore la « communauté d’agglomération Clichy-Montfermeil. »
Pour tourner son premier long métrage, Jeanne Balibar a rencontré bien du personnel de la mairie, de Pôle emploi et des services sociaux et, très vite, elle a voulu s’investir en organisant des ateliers de travail sur le corps et sur la musicothérapie. Tout un travail préparatoire qui a nourri son scénario.
Jouant sur les codes de la comédie musicale et du conte de fée, Jeanne Balibar a voulu restituer une certaine magie ressentie sur le terrain. Dans le magazine Elle, elle déclare évoquant son univers décalé : « Ce qui déboussole, peut-être, c’est que je laisse toute leur place à l’incompréhensible, à l’indéfinissable, car sinon, il n’y a pas d’art ! Toute modestie gardée, mon film a des points communs avec ceux de Buñuel ou des Monty Python ; il est surréaliste. »
Décidément, la banlieue de Montfermeil est une étonnante source d’inspiration pour le cinéma français. Ultime clin d’œil cinématographique : Jeanne Balibar campait la commissaire dans Les Misérables, de Ladj Ly…
