HELEN MIRREN JOUE SUR LES APPARENCES

L’ART DU MENSONGE, de Bill Condon – 1h49

Avec Helen Mirren, Ian McKellen, Russell Tovey

Sortie : mercredi 1er janvier 2020

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Escroc professionnel, Roy Courtnay (Ian McKellen) a déjà en vue sa prochaine cible : Betty McLeish (Helen Mirren), récemment devenue veuve, dont la fortune s’élève à des millions de dollars. Dès la première rencontre entre Roy et Betty, l’arnaqueur commence par faire son numéro bien rodé de manipulateur et la veuve, visiblement séduite, semble facile à duper. Mais cette fois, ce qui avait l’air d’une simple arnaque prend l’allure d’un jeu du chat et de la souris aux enjeux de grande ampleur…

2 raisons d’y aller ?

Un étonnant jeu de rôle. « C’est un thriller d’inspiration hitchcockienne, qui croise suspense, intrigue criminelle et émotions. Le récit s’articule autour de deux personnages d’une très belle complexité, interprétés par deux des plus grands acteurs de tous les temps au sommet de leur art. Ils savent vous maintenir jusqu’au bout dans l’incertitude, comme dans un bon polar”, explique le réalisateur Bill Condon. De fait, L’Art du mensonge joue sur une histoire à tiroirs où l’on ne sait finalement plus qui veut escroquer l’autre. Filmé de manière très vivante, avec un montage suffisamment rythmé sans être frénétique, et servi par la très belle photographie du chef-opérateur Tobias A. Schliessler (La Belle et la Bête; Mr Holmes). Le tout est porté par un dialogue et des séquences où l’humour noir est souvent de la partie.

Un duo savoureux de comédiens. Très bien entourés par tous les seconds rôles, le duo formé par Helen Mirren et Ian McKellen tient le film de bout en bout et donne une belle épaisseur à un scénario qui s’intéresse « à la part d’ombre de l’être humain« , comme le note le réalisateur Bill Condon. Retrouvant pour la quatrième fois le cinéaste, Ian McKellen raconte : « Les intrigues et les rebondissements nourrissent une histoire très divertissante. Mon premier critère quand j’examine un scénario, c’est de savoir s’il s’agit d’un film que j’aimerais aller voir au cinéma. J’aime les histoires où on ne sait pas ce qui va se passer à la seconde d’après. Il y a des moments où les spectateurs seront très surpris car on ne peut rien prévoir”.

Quant à Helen Mirren, elle est magistrale dans ce récit où elle joue une femme mure, bien plus complexe à saisir qu’il n’y paraît de prime abord. Élégante, capable de jouer sur tous les registres de l’émotion (notamment quand elle retourne à Berlin), Helen Mirren campe une veuve à la personnalité complexe. Elle souligne : “On la voit comme quelqu’un de bienveillant. Elle est intelligente mais elle a une sorte d’innocence et un goût pour les convenances. En même temps, elle est très directe et c’est ce qui m’a plu”.

L’Art du mensonge offre ainsi un duel magnifique entre l’interprète subtile  de The Queen, et l’acteur à l’humour pince-sans-rire qui incarne Gandalf dans Le Seigneur des anneaux. Une vraie réussite.

 

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