JÉSUS, de Hiroshi Okuyama -1h26
avec Yura Satô, Riki Ôkuma et Chad Mullane
Sortie : mercredi 25 décembre 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Yura quitte Tokyo avec ses parents pour aller vivre à la campagne auprès de sa grand-mère. Il est scolarisé dans une école catholique et doit s’adapter à un nouvel environnement. Un jour, au milieu d’une prière, Jésus apparaît. Dès lors, tous les souhaits de Yura se réalisent…
Et alors ?
Original, le scénario de ce jeune réalisateur japonais – il n’a que 23 ans – l’est sans nul doute. En montrant la confrontation du jeune Yura à deux mondes qui lui sont étrangers (la campagne et une nouvelle pratique religieuse), il surprend avec ce récit où, soudain, Jésus va guider la vie du garçonnet jusqu’au moment où un drame la bouleverse. Un récit inspiré au réalisateur par son propre parcours : « Comme Yura, je suis passé brutalement d’une école laïque de quartier à une école protestante à la campagne, avec le choc et le décalage que cela suppose – je n’oublierai jamais l’excitation éprouvée en découvrant cette religion ! Et, comme Yura, j’ai également perdu mon meilleur ami dans un accident de la route durant ma scolarité. J’ai souhaité réunir ces deux évènements dans le récit. »
Dans un Japon qui « mêlent très facilement les rites des différents religions implantées » en son sein, l’aventure insolite, vécue par Yura qui conçoit Dieu avec une vraie innocence et une vraie naïveté – s’il existe, il doit lui apparaître – Jésus est une histoire empreinte de tolérance : celle des parents du garçon qui lui laissent suivre sa foi ; celle des membres d’une école protestante face à un jeune catholique…
Si l’histoire manque parfois un peu de rythme, malgré une belle utilisation des décors de neige dans ce récit d’amitié et de deuil, Jésus est porté par le jeu parfait des deux jeunes comédiens qui joue avec un naturel confondant. Et le personnage intrigant de ce Jésus – présenté par une technique d’incrustation qui a permis à l’acteur de jouer réellement les scènes en studio – confère à cette interrogation sur la foi un côté ludique comme si ce « Dieu » était un jouet de l’imagination de Yura. La force de ce film est de laisser chaque spectateur libre d’interpréter le parcours de Yura dans son approche de la religion.
