L’OMBRE DU PASSÉ

UN ÉTÉ À CHANGSHA, de Zu Feng – 1h55

Avec Zu Feng, Chen Minghao, Tianchi Liu, Lu Huang

Sortie : mercredi 4 décembre 2019

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Dans l’été brûlant de Changsha, au cœur de la Chine, l’inspecteur Bin enquête sur la disparition d’un jeune homme dont le bras a été retrouvé sur les bords de la rivière Xiang. Mais les indices sont peu nombreux et Bin pense à abandonner l’affaire. Jusqu’au jour où il rencontre une mystérieuse chirurgienne qui se dit être la sœur de la victime.

Et alors ?

Entre drame et film policier, Un été à Changsha est une histoire qui déroule un certain nombre de pistes en partant d’une question centrale : comment continuer à vivre face aux secrets de son passé ? Zu Feng souligne : « C’est une question universelle, peu importe où se passe l’histoire. Parfois on souffre de la mort de quelqu’un, et on se demande s’il existe un au-delà. Mais c’est la vie, de vivre le passé, la souffrance et le présent. »

Au cœur de cette enquête, il y a l’inspecteur Bin- dont le réalisateur-acteur exprime toutes les fêlures –  dont l’enquête nous fait passer d’une atmosphère de thriller à des drames personnels. Où il faut même se méfier du coup de foudre tant le passé peut être lourd. Et l’adultère peut venir troubler la donne dans des existences en apparence sous contrôle.

Avec comme autre « personnage » principal du film, Changsha, ville natale de la scénariste, qui est assommée l’été par la chaleur et l’humidité, ce qui marque durablement le visage des principaux acteurs de ce drame. Ce qui permet quelques images insolites comme celle du collègue de Bin, ce commissaire qui passe son temps à manger des glaces pour supporter la canicule étouffante. Mais, le côté banal de la ville finit par donner à ce récit une portée universelle, malgré quelques éléments locaux et certaines couleurs typiquement chinoises.

Bien joué – Lu Huang campe une toubib très énigmatique-  Un été à Changsha repose aussi sur une mise en scène qui a un style certain avec un cinéaste aussi à l’aise dans les huit-clos étouffants que dans les plans extérieurs où les acteurs du drame se perdent dans le décor. Même si l’histoire se perd parfois dans quelques digressions et sur la chronique d’une dépression, ce film dégage une atmosphère certaine.

 

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