PEUR DANS LES CHAMPS

FURIE, de Olivier Abbou – 1h28

Avec Adama Niane, Stéphane Caillard, Paul Hamy

Sortie : mercredi  6 novembre 2019

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Le temps des vacances d’été, Chloé et Paul Diallo prêtent leur maison à la nounou de leur fils. À son retour de voyage, la famille Diallo trouve porte close : les serrures ont été changées et les occupants déclarent être chez eux. Pour Paul, c’est le début d’un combat qui va faire vaciller son couple, ses valeurs, son humanité.

Et alors ?

Inspiré d’évènements ayant eu lieu à Port Leucate, le scénario signé d’Aurélien Molas – avec lequel Olivier Abbou avait travaillé pour la série Maroni sur Arte-  a été retravaillé pour aboutir à cette version finale où, en partant d’un incident réaliste le plus banal qui soit,  le cinéaste nous plonge dans une atmosphère où l’horreur et la violence vont crescendo. Il souligne : « Aux États-Unis, avec le port d’armes légal, le film aurait été un court métrage ! En France (peut-être ailleurs en Europe aussi), ce problème de squatteurs indélogeables existe finalement plus souvent qu’on ne le pense. Il suffit qu’ils demandent à EDF le changement de nom sur les factures, de changer les serrures… Et s’ils peuvent justifier leur présence sur le lieu durant plus de 48 heures, la police ne peut plus intervenir. Il faut engager une procédure civile aux délais incertains. » Toute la première partie du récit est très crédible et angoissante à souhait avec, qui plus est, le « souci » de Paul Diallo qui, étant antillais, doit faire face à un racisme à fleur de terroir. Ainsi quand la police débarque de nuit dans son ancienne propriété où il essaie de rentrer avec femme et enfant. De même, les relations entretenues avec leur ancienne nounou, enceinte, et son compagnon, sont très bien décrites. En prime, le couple formé par Adama Niane et Stéphane Caillard est crédible : la vieille blessure de la tromperie de Stéphane et la présence inquiétante du gardien de camping – fort bien campé par Paul Hamy – apporte un intérêt de plus dans la narration qui décrit une France profonde et marginale, de ces lieux qui servent d’engrais aux idées du Front national…

Là où le film bascule dans l’invraisemblable, c’est quand Paul décidé de pénétrer de force dans son ancienne propriété car on a du mal à croire que les squatters ne préviennent pas la police. Et puis, il y a la montée de violence qui peut être aussi gratuite que peu crédible. Ainsi quand ce couple est roué de coups à l’aide d’une batte de base ball, la séquence est digne d’un Rambo de série Z. La fin vire alors dans le grand-guignolesque et peut provoquer plus de sourire que d’effroi. C’est d’autant plus dommage que le début était prenant en diable.

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