Un nouveau film, sur les écrans le 30 octobre, Debout sur la montagne, et surtout un nouvel album, Citadelle (*) : Izia Higelin est de retour sur tous les terrains.
Debout sur la montagne, de Sebastien Betbeder, n’est pas un film bourré d’originalité, mais son scénario est sympathique. Stan, Hugo et Bérénice ont grandi dans les montagnes. Ils étaient
inséparables. Quinze ans plus tard, devenus des adultes un peu abimés par la vie, ils se retrouvent dans le village de leur enfance. Ces retrouvailles permettront-elles de renouer avec la fantaisie, l’insouciance et la joie de leurs premières années ? Une chose est sûre : Izia Higelin conçoit, tel feu son père, la vie d’artiste comme un tout : tout l’inspire. Et la voilà dans la lumière avec ce film et la sortie d’un tout nouvel album, prélude à une grande tournée.
Son grand retour, après le double choc de la disparition de son père en avril 2018 et la naissance de son fils. Pour l’artiste de 29 ans, la mort, la vie et l’amour étaient alors plus que jamais liées… Il fallait donc que son quatrième album, Citadelle, en porte trace. C’est chose faite avec Dragon de métal, qui, écrite avant la disparition de son père, ouvre ce disque. Elle lance : « Ton cœur de métal/ Étourdi dans les vents/ Éternel compagnon/ Tu me regardes je te comprends. » Invitée de Clique, sur Canal +, fin octobre, elle déclarait évoquant cette période sombre où son paternel quittait doucement le rivage des vivants: « Même s’il n’était pas complètement parti, il me
manquait déjà terriblement ».
En s’installant à Calvi avec Bastien Burger, réalisateur et arrangeur de l’album et qui joue en prime de plusieurs instruments, pour peaufiner son nouvel opus, Izia est aussi partie les traces de son père qui avait dédié au patron d’un bar musical connu de cette ville la très belle Ballade de chez Tao (c’est aussi le parrain d’Izia). Comme en écho, Izia lui répond par la chanson-titre : « On dirait que tu danses quand tu marches/ dans les rues/ Je me souviens/ Tes deux bras tendus qui me soulèvent, citadelle/ Je me souviens. » Et la voix du grand Jacques apparaît d’ailleurs au détour d’une plage musicale lapidaire, Éidarri. Enfin, son ombre plane encore sur la chanson, Idole.
Dans cette Citadelle de verbe et de sons, on est frappé par la maturité d’une artiste qui signe un disque où elle se joue des mots, des références sur des mélodies d’une pop élégante, tour à tour énergiques ou mélancoliques comme dans Esseulés, taillée pour un duo réussi avec Dominique A.
Osant tout et ne s’interdisant donc rien, Izia se paie le luxe d’un autre duo remarqué avec Jeanne Added sur Chevaucher où elle lance « Chevaucher ma déraison/ Sans éperons ni selle/ étrange cavalière »… Elle n’a pu résister non plus à faire appel à une autre voix familière, celle d’Arthur H qui surgit avec son timbre singulier sur Sentiers, évocation de tendres souvenirs de jeunesse.
Pour Izia, ce début d’hiver sonne alors comme une renaissance…
(*) Disque Barclay
