CÉCILE ENTRE EN TRANSE

Elle a largué les amarres pour aller tourner à l’autre de la terre, Un monde plus grand, de Fabienne Berthaud, sur les écrans le 30 octobre. Cécile de France y entre en transe…

Un monde plus grand est l’histoire d’une quête initiatique d’une jeune femme, inspirée de la vraie vie de Corine Sombrun. Partie en Mongolie chez des éleveurs de rennes pour enregistrer des chants traditionnels, Corine pensait pouvoir surmonter la mort de Paul, son grand amour. Mais sa rencontre avec la chamane Oyun bouleverse son voyage, elle lui annonce qu’elle a reçu un don rare et doit être formée aux traditions chamaniques. De retour en France, elle ne peut refuser ce qui s’impose désormais à elle : elle doit repartir pour commencer son initiation… et découvrir un monde plus grand.

Adapté du roman de Corine Sombrun paru chez Albin Michel –Mon initiation chez les Chamanes – le film a voulu rester fidèle au parcours des plus originaux de cette femme. Commentaires de Fabienne Berthaud : « Il m’a fallu trouver le juste milieu entre une certaine liberté d’adaptation, qui me permettait de faire un film romanesque tout en respectant la vie de Corine Sombrun. Elle a été très présente pendant toute la fabrication du film : consultante sur le scénario, conseillère technique sur les scènes de transes, elle double Oyun la chamane pendant la cérémonie et elle est l’esprit Tseren dans la forêt. On ne la voit jamais mais elle est partout. Corine est « l’esprit » du film. Et je n’ai pas dérogé à ma manière de travailler en mélangeant fiction et réalisme documentaire. Cette histoire est universelle, chacun d’entre nous peut s’identifier. « 

Pour Cécile de France, tourner une telle histoire dans une région austère, au nord de la Mongolie, à la frontière avec la Sibérie, fut une aventure aussi rude que galvanisante. S’il n’y avait ni eau, ni électricité, elle s’est immergée dans le mode de vie des Tsaatans, vivant dans une totale interdépendance avec la nature. La réalisatrice souligne : « Nous vivions comme les Mongols, de façon très écologique dans un camp de yourtes organisé pour l’équipe et on se chauffait avec des poêles à bois. En venant tourner en Mongolie l’équipe devait en accepter les traditions, les croyances, les coutumes. »

Pour autant, un tel film a profondément marqué Cécile de France qui déclare dans Elle : « Cette expérience m’a fait grandir philosophiquement. Cela m’a permis de remettre en question notre civilisation occidentale cartésienne, matérialiste, capitalise, écocide. On vit coupé de la nature, on rejette notre animalité. On a atrophié nos capacités sensorielles et extrasensorielles. On ne peut plus ressentir, ni comprendre et saisir le langage de la nature, des arbres, des cours d’eau, parce qu’on est sorti du grand tout. On se sent extérieur… et même supérieur, depuis Descartes, qui a dit que l’homme doit se rendre « maître et possesseur de la nature ». On voit bien aujourd’hui à quel point c’est catastrophique. Vivre au rythme des Tsaatans, c’est une grande leçon d’humilité, de compassion, de gratitude envers la nature »

On le sent,  pour Cécile de France, ce film sera sans doute une page marquante de son parcours artistique et humain.

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