En mettant en tête d’affiche Dany Boon et Guillaume Gallienne, deux tempéraments opposés, à l’affiche de son Dindon, sur les écrans le 25 septembre, Jalil Lespert mise sur un duo choc de la comédie française.
Avec Le Dindon, Jalil Lespert passant à la réalisation surprend son monde en adaptant ce classique de la comédie de boulevard, signé Georges Feydeau en 1896. L’histoire ? Monsieur de Pontagnac a eu un coup de foudre pour une jolie jeune femme. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que celle-ci n’est autre que Victoire, la femme d’un de ses amis, Vatelin. Et si le notaire le prend plutôt bien, Victoire, elle n’est pas si simple à manipuler.
Surtout, la mésaventure a lancé dans leur société un sujet – et un petit jeu étonnant autour de la fidélité des uns et des autres. Alors quand entrent dans l’arène Rediop, soupirant de Victoire, et Suzy, ancienne flamme de Vatelin, le jeu se corse encore.
Pour cette transposition moderne, Jalil Lespert a opté pour les années 60, époque-phare des comédies populaires à la Oscar avec Louis de Funès. Et il a sauté le pas car séduit par le ton et le rythme des comédies de cet auteur. L’acteur-réalisateur soulligne : « Feydeau a su créer une mécanique assez imparable dans laquelle ses personnages souvent assez égoistes se retrouvent pris au piège : ils ressemblent à des pantins désarticulés, tributaires d’une histoire irréelle qui semble les dépasser… À la fin du XIXe siècle et au début du XXe c’était très avant-gardiste ».
Et puis, il trouvait que les codes sociaux et moraux des années 60 avaient des similitudes avec ceux de l’époque de Feydeau et il le dit : « On y demande la main de sa future femme
à son futur beau-père, la bourgeoisie fonctionne sur des règles étriquées, basées sur un certain savoir-vivre. Mais en coulisses, tout est en train d’éclater même si ce n’est pas encore formulé ! »
Pour Guillaume Gallienne, le rôle de Monsieur de Pontagnac n’est pas une découverte : il l’a joué plus de cent cinquante fois sur scène dans une adaptation du Dindon, dans une mise en scène que Lukas Hemleb signa pour la Comédie Française.
Reste à savoir si, avec le duo Gallienne/ Dany Boon, Jalil Lespert parvient à recréer un couple à la façon d’un Bourvil/ de Funès. Au passage, Jalil Lespert n’a pas lésiné sur la distribution où Alice Pol donne la réplique à l’excellente Laure Calamy et à Ahmed Sylla, l’étoile montante du rire. Verdict dans une dizaine de jours…
