CHARLES GÉRARD, LE SECOND RÔLE FIDÈLE

Charles Gérard, c’était une voix et une gueule. Le copain de toujours de Belmondo et le second rôle fétiche de Lelouch vient de disparaître. Il était âgé de 96 ans.

Né le 1er décembre 1926 dans une famille arménienne-  son vrai nom était Gérard Adjémian-  Charles Gérard était cette silhouette trapue qui apparaissait souvent au côté de Jean-Paul Belmondo, celui-là même qui lui avait cassé le nez lors de leur première rencontre sur un ring. C’était en 1948. D’un coup de poing dans le pif peut naître une longue amitié : celle entre Charles Gérard et Bébel dura plus de soixante-dix ans !

Après avoir commencé derrière la caméra pour réaliser des polars de série B comme L’Ennemi dans l’ombre, avec Roger Hanin, après avoir journaliste pour Les Coulisses de l’exploit, une émission sportive, l’homme s’était tourné vers le métier d’acteur après avoir fait un premier tour de piste dans Le Voyou, de Claude Lelouch en 1970. Avec lui, Charles Gérard commencera une nouvelle histoire d’amitié et tournera une vingtaine de films.« Y en a qui rentrent à la Comédie Française… y en a qui rentrent chez Lelouch» disait Charles Gérard avec son sens consommé de la formule qui touche. On se souvient notamment de dialogues savoureux avec Lino Ventura, « professeur » d’anglais dans L’Aventure, c’est l’aventure.

Sa proximité avec Belmondo lui a aussi permis de souvent tourner à son côté comme il le racontait : « Il s’occupait de moi. Quand il tournait un film il disait  »il faut un rôle pour Charlot ». Et Jean-Paul insistait :  »S’il n’est pas dans le film, je ne le fais pas !  » Leur dernière apparition en commun à l’écran remonte ainsi à 2009 quand, après son grave AVC, Belmondo reprit du service pour Francis Huster dans Un homme et son chien.

« Poussant » l’amitié jusqu’à avoir été marié et divorcé deux fois comme Belmondo, Charles Gérard avait, comme le raconte Le Parisien,  lancé à son ami venu le voir à l’hôpital de Versailles ces derniers jours : « On se fait un resto bientôt ? » Un second rôle pour lequel l’amitié passait au-dessus de tout.

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