LES CHANSONS EN PLEIN ÉCRAN

Trois petites notes de musiques sur quelques vers et le tour est joué. Facile à dire, moins de mettre en œuvre Avec Les Chansons du cinéma français (1930-1962), les amoureux de cinéma font, le temps d’une mélodie, un joli saut dans le passé et retrouver quelques perles

Tout l’intérêt de ce type de compilation, c’est de mêler du connu et du moins connu. Ce qui ne peut que susciter la curiosité de tout amateur de cinéma. Le coffret Les Chansons du cinéma français (1930-1962) offre un joli panorama des ces chansons qui ont marqué l’écran noir de nos nuits noires.

En octobre 1927, le cinéma a connu une vraie révolution dont certains cinéastes ne se remettront jamais (le grand Buster Keaton notamment) : la première projection mondiale d’un film sonore, Le Chanteur de jazz. Dans cette histoire qui, aujourd’hui, a bien vieilli, plusieurs séquences sont composées de plusieurs scènes chantées. Dès 1929, la France se met au diapason et huit films sonores sont tournés. Deux seulement ne comportent des chansons. Un an plus tard, 98 films sonores seront réalisés.

Le coffret triple Les Chansons du cinéma français (1930-1962) commence par un classique des classiques : Avoir un bon copain, chanté par Henri Garat dans Le Chemin du paradis en 1930. Il a bien d’autres airs célèbres au fil des CD : La Complainte de Mackie; Quand on s’promène au bord de l’eau, chantée par Jean Gabin; Le Chapeau de Zozo avec Maurice Chevalier pour Avec le sourire ou encore la célèbre Tactique du gendarme, que Bourvil interprète pour Le Roi Pandore.


Parfois, on a oublié que certaines chansons ont été écrites pour des films. C’est Suzy Delair qui interprète Danse avec moi dans Le Quai des orfèvres. Et puis, il y a surtout Au bois de mon cœur, de Georges Brassens qui illustra Porte des Lilas, réalisé en 1956 par René Clair, et où il joue dans l’adaptation du roman de son ami René Fallet. Face à Pierre Brasseur (ci-contre), il joue un chanteur anar qui interprète plusieurs chansons dans l’histoire. Cela ne restera pas dans les annales du cinéma et Brassens s’apercevra qu’il était plus doué pour la chanson que pour le grand écran.

Étonnante encore ces Neiges de Finlande, interprétée par Edith Piaf dans Les Amants de demain, de Marcel Blistène et où l’on découvre l’artiste dans un autre registre : une chanson à la douce mélancolie où la Môme ne pousse pas la voix. Et sur un tempo de tango, Annie Girardot signe une interprétation inattendue d’une chanson signée Aznavour-Garvarentz, Notre amour se ressemble pour Le Bateau d’Émile, de Denys de la Patellière. Elle lance : « La vie est un spectacle/ Voici le dernier acte/Tout peut recommencer. »

L’opus se termine en beauté avec Sidonie, chantée en 1962 par Brigitte Bardot pour Vie privée, de Louis Malle. On mesure d’ailleurs, in fine, comment bien des chanteurs ont été « utilisés » (avec plus ou moins de bonheur il est vrai) par le cinéma français durant bien des décennies. Avec notamment le parcours sans failles d’un Yves Montand qui réussit à mener, haut la main, les deux carrières de pair.

(*) Disque  Frémeaux & Associés

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