MICHEL AUMONT : UN GRAND NOM DU THEÂTRE N’EST PLUS

Si, au cinéma, il a marqué bien des second rôles, c’est au théâtre que Michel Aumont, qui vient de mourir à 82 ans,  laisse une vraie empreinte.

S’il fut un des comédiens qui a le plus joué L’Avare de Molière – en 1989, lors d’une énième reprise,  il disait avec humour : « Ça fait trente ans qu’on me fait jouer Harpagon, ce n’est plus possible ! » – Michel Aumont était capable de passer d’un registre à l’autre sur les planches.

Récompensé de plusieurs Molières, ce Parisien de naissance, discret et modeste, avait, jeune, suivi sa mère comédienne quand elle se produisait au Festival d’Avignon. Il était entré à 18 ans au Conservatoire national d’art dramatique avant d’en sortir deux ans plus tard avec un premier prix de comédie moderne. Vite comédien de premier plan au théâtre, Michel Aumont était entré à la Comédie-Française dès sa sortie du Conservatoire et avait été nommé sociétaire en 1965.

L’acteur avait aussi beaucoup arpenté les scènes du théâtre privé, jouant aussi bien Shakespeare que Ionesco ou encore Grimberg et Feydeau. Son souvenir le plus marquant au théâtre fut le Richard III donné à Avignon en 1971 où il avait fait un tabac avec le rôle qu’il avait repris à  Robert Hirsch. « Ce fut mon plus beau souvenir et ma plus grande peur« , dira ensuite ce comédien discret et qui aimait jouer les plus sérieusement du monde sans se prendre au sérieux.Au cinéma, Michel Aumont fit une apparition plus tardive. En 1972, il jouait au côté de Michel Piccoli et Lea Massari dans La Femme en bleu, de Michel Deville. Deux ans plus tard, il marque Nada, de Claude Chabrol qui lui confie un rôle de commissaire. Sa filmographie est moins dense que ses rôles au théâtre. Pour autant, sans se caricaturer ni tomber dans la moindre exagération, Michel Aumont a marqué de sa griffe bien des rôles dits « seconds ».  De Un dimanche à la campagne, de Bertrand Tavernier, en 1984 au Placard, de Francis Veber, en 2001 ou encore Palais Royal, de Valérie Lemercier en 2005.

Ce passionné de cyclisme a mené sa vie artistique comme un merveilleux équilibriste…

La cérémonie des Molières en 1999

Un dimanche à la campagne

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