ROSCHDY ZEM, FIGURE DE DESPLECHIN

Acteur et réalisateur, Roschdy Zem déboule dans l’univers d’Arnaud Desplechin qui signe avec Roubaix, une lumière, une chronique policière originale. A découvrir le 21 août.

Roubaix, une lumière est un thriller doublé d’un drame, un genre nouveau pour Arnaud Desplechin qui reste fidèle au cadre de sa région natale. L’histoire ? À Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont arrêtées. Elles sont toxicomanes, alcooliques, amantes… Pour ce film, le cinéaste s’est inspiré d’un fait divers qui s’était produit dans sa ville natale en 2002. Il raconte : « Comme le prologue du scénario l’indique : j’ai voulu ici ne rien offrir à l’imagination, ne rien inventer, mais retravailler des images vues à la télévision il y a dix ans, et qui n’ont cessé de me hanter depuis. Pourquoi n’ai-je jamais pu oublier ces images ? C’est que d’habitude, je ne sais m’identifier qu’aux victimes. Je n’aime pas beaucoup les bourreaux. Et pour la première et unique fois de ma vie, chez deux criminelles, je découvrais deux sœurs. »

Ce qui est  nouveau dans l’univers de Desplechin, c’est, outre le thème, la présence centrale de Roschdy Zem. Évoquant l’acteur, le cinéaste confie dans les colonnes de L’Obs : « J’ai retrouvé chez Roschdy la pudeur de Ventura. Roschdy peut être très drôle, mais sans jamais se départir de cette pudeur qui me bouleverse. »

De son côté, Roschdy Zem avoue que ça valait la peine d’avoir si longtemps attendu avant qu’Arnaud Desplechin ne fasse appel à lui. « Daoud est, en quelque sorte, l’homme que j’aimerais être. Il pense profondément que l’on naît bon et trouve des raisons à chacun, ce à quoi je travaille. Comme moi, il est obsédé par des questions dont les réponses ne l’intéressent pas. »

Avec ce personnage qui amène les suspects à se confier, à se libérer, le comédien peut symboliser un flic qui joue le psy des classes pauvres face à ce couple de chômeuses alcooliques (Léa Seydoux et Sara Forestier). Pour Arnaud Desplechin, une telle histoire est, on le voit, l’occasion de nous plonger dans un cinéma social sans le moindre artifice.

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