Avec Dennis Hopper, il avait incarné la contre-culture américaine des années 1960 dans Easy Rider. Peter Fonda, mort il y a quelques heures, ne chevauchera plus sa Harley…
Portrait de deux fêlés rêvant de liberté à travers une odyssée à moto dans les grands espaces du sud-ouest américain, Easy Rider avait été écrit par Peter Fonda et réalisé par Dennis Hopper, les deux copains tenant, bien sûr, les deux rôles principaux de ce film qui fit scandale à sa sortie par sa liberté de ton le 14 juillet 1969.
Cette équipée sauvage avait beaucoup fait pour la renommée mondiale de ce chopper Harley-Davidson peint aux couleurs du drapeau américain. Mieux : un exemplaire de cette bécane bruyante s’était, en 2014, vendu aux enchères 1,35 million de dollars . A l’annonce de la disparition du fils d’Henry Fonda, les hommages n’ont pas manqué. Rosanna Arquette a salué l’artiste d’une formule le résumant bien : « Tu étais né pour être sauvage ».
Il est vrai, Peter Fonda n’était pas du genre à mettre un bémol sur ses convictions. Ainsi, écologiste de la première heure, il n’avait pas hésité, débarquant à Cannes en 2011, à qualifier le président américain de l’époque, Barack Obama, de « putain de traître » car il lui reprochait sa gestion de la redoutable marée noire dans le Golfe du Mexique. Un désastre écologique qui avait été causé par le naufrage de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon. Et sur Twitter, dont il était un usager assidu, Peter Fonda n’avait jamais cessé de se montrer très critique à l’égard de la politique voulue par Donald Trump.
Né en février 1940 à New York, Peter Fonda avait tôt embrassé la vie d’artiste après avoir rejoint la troupe de théâtre de la faculté d’Omaha, où il faisait ses études. C’est en jouant Harvey qu’il fit ses premiers pas sur les planches avant de partir pour New York et devenir assistant au Cecilwood Theatre. Ses débuts au cinéma se feront dans Les Vainqueurs, de Carl Foreman où il décroche un petit rôle. Après Easy Rider, qui lui vaudra l’Oscar du Meilleur scénario original, Peter Fonda exploitera le même thème de l’errance dans sa première réalisation, L’Homme sans frontière, un western dans lequel il tient le rôle principal.
La suite de la carrière de Peter Fonda sera plus chaotique et ses apparitions sur grand écran plus rares. Il avait pourtant été nommé pour l’Oscar du meilleur acteur en 1997 pour son interprétation dans L’Or de la vie, de Victor Nuñez. Sa sœur, l’actrice Jane Fonda a déclaré à l’AFP : « Je suis très triste. C’était mon gentil petit frère adoré. Le bavard de la famille. J’ai passé des moments merveilleux seule avec lui ces derniers jours. Il est parti en riant »
