THOMAS PESQUET – L’ÉTOFFE D’UN HÉROS – de Jürgen Hansen, Pierre-Emmanuel Le Goff
Documentaire – 1h12
Sortie : mercredi 7 août 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Le 16 novembre 2016, l’astronaute français Thomas Pesquet s’envolait pour une aventure de six mois dans la station spatiale internationale. Pour préparer cette mission et affronter l’environnement hostile de l’espace, il s’est entraîné durant sept ans dans les lieux mythiques de la conquête spatiale. De Houston à Baïkonour, les réalisateurs Jürgen Hansen et Pierre-Emmanuel Le Goff ont suivi au plus près cette préparation physique et mentale qu’il devra à nouveau endurer avant sa prochaine mission dans l’espace, et peut être un jour son départ vers la lune.
Ce qui fascine dans ce doc ?
Suivre le quotidien d’un astronaute français dans sa préparation durant l’année qui a précédé à son départ pour l’ISS c’est tout sauf banal, surtout avec quelqu’un comme Thomas Pesquet, stupéfiant de calme et de simplicité. Durant tout ce documentaire – il tient parfois la caméra quand les lieux sont réservés exclusivement aux astronautes – on est bluffé par la maîtrise de ce
petit-fils de paysans normands qui vit la tête dans les étoiles, mais garde la tête sur terre. Un sportif doublé d’un scientifique de haut vol qui sait d’où il vient et où il rêve d’aller. Il raconte ce long parcours de l’astronaute sans se départir d’un ton simple et direct.
Ainsi quand il évoque le coup de fil qui décida de la suite de l’aventure. De fait, quand il appris sa sélection, en 2009, dans le corps des astronautes européens, il pensait qu’il n’en serait pas n’ayant pas été prévenu alors même que la date de la conférence de presse de l’Agence spatiale européenne était proche. Il ajoute : « C’est alors que j’ai reçu un coup de fil sur mon portable : « Allo, ici la direction des ressources humaines de l’ESA. Est-ce que cela vous intéresse toujours de devenir astronaute ? J’ai failli leur faire une blague et leur dire que non, c’était trop tard, mais je me suis retenu ! »
Si le commentaire est parfois moins simple que Thomas Pesquet lui-même, on ne peut qu’être séduit par la personnalité d’un astronaute qui fait partie de cette génération qui, né en 1978, n’a pas vu les premiers pas de l’homme sur la Lune en 1969. Il n’a donc rien « à voir dans le rétroviseur » et rêve surtout à ce que de tels voyages permettent de découvrir pour penser à d’autres aventures spatiales comme le voyage vers Mars par exemple.
En compagnie de ses deux compagnons de route – l’Américaine Peggy Whitson et le Russe Oleg Novitski- Thomas Pesquet offre le visage d’un héros au comportement ordinaire même s’il se prépare pour faire face à des situations qui sont vraiment extraordinaires. Grâce à ce documentaire au plus près de l’astronaute, on mesure la dose de « souffrances » quotidiennes qu’il faut à de tels personnages pour se préparer au pire, s’entraîner aux situations extrêmes – un incident grave au cœur de la station, la perte du contact avec la station lors d’une sortie dans l’espace…- et comment ils doivent avoir une capacité d’adaptation et un sens de la réaction réservés à une poignée d’humains triés sur le volet et d’une rare compétence dans leur domaine.

