CRAWL, d’Alexandre Aja –
Avec Kaya Scodelario, Barry Pepper, Ross Anderson
Sortie : mercredi 24 juillet 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…
Et alors ?
Alexandre Aja est le cinéma d’horreur, c’est une vieille histoire et on connaît bien le style efficace du cinéaste depuis La Colline a des yeux et Piranha 3D. Cette fois, il s’est entouré du producteur d’Evil Dead, Sam Raimi, pour se lancer dans l’aventure d’un huit clos d’épouvante dont l’essentiel se passe dans le vide sanitaire d’une demeure de Floride dévastée par l’ouragan.
Pour évoquer ce nouvel opus, Alexandre Aja, spécialement de passage à Paris, souligne : « Je n’ai pas pu m’empêcher de déraper dans le multi-genres : c’est un film de catastrophes, un film de monstres, film d’aventures et de survie… » Pour seule ligne de conduite, Alexandre Aja avoue suivre la suivante : « Je pars d’un principe : je refuse de tomber dans le piège de chercher ce que les gens ont envie de voir : je fais le film que j’ai envie de regarder. »
Pour Crawl, avec l’idée originale que l’héroïne soit une championne de natation élevée par un père qui a toujours voulu qu’elle gagne chaque course, Alexandre Aja fait partager au spectateur une « expérience sensorielle » avec des aventures qui se passent perpétuellement dans l’eau ou sous l’eau quand, à l’extérieur, il pleut tout le temps, tornade oblige. Ce qui crée une atmosphère de lent pourrissement, de fin du monde dans des lueurs blafardes à souhait.
Pour créer un tel décor, il a fallu huit semaine de préparation et la construction de sept bassins dans les environs de Belgrade afin de servir de cadre aux péripéties qui arrivent à Hayley et son père. Pour l’équipe, ce fut un tournage presque de survie. « Nous étions de trente à quarante personnes en permanence plongées dans l’eau ou soumis au froid. Car, après cinq ou six heures à patauger dans le décor, la sensation d’avoir froid est bien réelle », dit-il.
Une des forces du film, c’est d’en faire un film de survie familial. Remarquée dans le teen-movie apocalyptique, Le Labyrinthe, Kaya Scodelario se bat, ici, pour sortie son père Dave (Barry Pepper impeccable) de ce vide sanitaire où il a été blessé par un alligator. Avec le soutien du chien de la famille qui parvient à échapper lui-aussi à de redoutables pièges. Tout un symbole !
Jouant très bien sur les peurs engendrées par ces alligators transformés en machines à tuer quand on approche des nids et aux allures d’animaux préhistoriques, Alexandra Aja signe un film d’horreur très efficace même si l’on peut regretter quelques invraisemblances : avec les blessures qu’il a reçues, Dave semble quand même d’une résistance à toute épreuve à la fin du film ! Et certaines répliques entre le père et la fille sonnent parfois un peu creux. Malgré ces réserves, Alexandra Aja réussit à se renouveler dans un tel genre. Ainsi, quand les digues craquent à la fin du film, la mise en scène est spectaculaire à souhait et le spectateur ne peut qu’être… embarqué. Efficace en diable !
