LA SOURCE, de Rodolphe Lauga – 1h45
Avec Sneazzy, Christophe Lambert, Alice David, Fred Testot
Sortie : mercredi 24 juillet 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Samir vit dans une cité populaire, en banlieue d’Orleans. Entre l’ennui et les petits coups foireux pour tuer le temps avec les potes, son père le forme à la plomberie. Quand celui-ci décède accidentellement, Samir n’a plus d’autre choix que de reprendre l’entreprise familiale pour subvenir aux besoins de sa mère et de ses deux sœurs. Le destin va pourtant en décider autrement… À la médiathèque de son quartier, il a une révélation : devant une couverture de magazine représentant un surfeur, son horizon s’élargit. Son avenir est là, sous ses yeux. Dès lors, il n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour réaliser son rêve, à commencer par la base : apprendre à nager.
Et alors ?
Premier film de Rodolphe Lauga, cadreur et scénariste, La Source est inspiré d’une vraie histoire, celle d’un certain Karim Braire qui avait résumé son histoire en trente lignes dans une lettre adressée à une maison de production. Il raconte : « Pour la première fois, après avoir rencontré
Karim qui a inspiré cette histoire, je me suis totalement reconnu dans son parcours. Nous n’avons pas la même vie, nous ne venons pas de la même classe sociale et pourtant son parcours ressemble au mien. Je me suis dit cette histoire, tout du moins ce parcours, est universelle. « Réaliser sa propre vie », s’arracher à sa condition au travers d’une passion, d’un rêve fou !
Il retrace donc l’incroyable odyssée de ce mec de banlieue paumée que rien ne prédestinait à vivre une telle vie de surfeur, aidée par un ancien champion de bodybuilding de son quartier de HLM, Tony Lamouche (Christophe Lambert) qui le prend sous son aile et remet physiquement en forme, lui offrant une espèce de père de substitution.
Encore fallait-il trouver l’acteur pour camper Karim et le réalisateur a eu la main heureuse en se souvenant d’un groupe de rap de la Porte d’Orléans, croisé en 1995 et où officiaient notamment Nekfeu et Sneazzy. Ni acteur si surfeur, Sneazzy s’en tire avec les honneurs et parvient à être tout à fait crédible dans la peau de ce garçon qui va au bout de ses rêves, quitte à manger pas mal de vaches enragées. Il est bien entouré par Christophe Lambert crédible dans la peau de ce bodybuilder que les jeunes de la cité traitent de « tapette ».
Si toute la première partie du film sonne très juste, avec la description touchante des relations familiales de Karim, des sorties des potes de banlieue, la deuxième partie, très sea, sex and sun, traîne, malgré la beauté des images, un peu en longueur. Même si le dur hiver que passe Karim dans son break redonne un côté plus réaliste et crédible à ce parcours atypique. En tout cas, cette histoire optimiste offre un petite souffle d’air pur sur les écrans cet été.

