THE OPERATIVE, de Yuval Adler – 1h56
Avec Diane Kruger, Martin Freeman, Cas Anvar
Sortie : mercredi 17 juillet 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
À la fin des années 2000, alors que le monde craint que l’Iran ne se dote de l’arme atomique, Rachel, ex-agente du Mossad infiltrée à Téhéran, disparaît sans laisser de trace. Thomas, son référent de mission, doit la retrouver entre Orient et Occident, car Rachel doit revenir à tout prix sous le contrôle de l’organisation… ou être éliminée.
Et alors ?
En adaptant le roman The English Teacher, un best-seller de Yiftach Reicher Atir, ancien agent de renseignement israélien qui a tiré la matière de son livre de sa propre expérience, Yuval Adler signe un thriller d’espionnage fort efficace et s’attache à décrire comment un tel « métier » agit sur la psychologie des agents. Il souligne : « Le travail d’un espion ne s’arrête pas à des fusillades et des poursuites en voiture. Il s’agit d’endosser une identité et de l’assumer pleinement durant une longue période. Simuler un quotidien, se mettre en danger, renoncer à une vie normale, cacher sans cesse la vérité à son entourage… Qui peut avoir envie de ça ? Quelle structure mentale amène quelqu’un à choisir cette vie-là ? »
C’est par cette approche que The Operative sort des sentiers battus de ce cinéma de genre car Yuval Adler décrit bien le parcours de Rachel, cette femme sans racines qui a grandi dans plusieurs pays et affiche une froideur de circonstance. Indéniablement, Diane Kruger campe avec beaucoup de conviction cette espionne de haut vol qui entretient des liens complexes aussi bien avec Thomas -excellent Martin Freeman – son officier traitant qu’avec Farhad Razavi, un homme d’affaires iranien qui est sa source et, aveuglé par l’amour, ne se doute de rien jusqu’à l’inévitable révélation.
C’est cette relation amoureuse qui apporte de l’épaisseur au classique récit d’espionnage – au demeurant, il y a quelques séquences de suspense très réussies- et permet quelques passages très justes sur la haute société iranienne, le regard qu’elle porte sur les occidentaux… C’est par la tension entre le registre professionnel et la vie privée que The Operative – malgré une fin trop « ouverte » et quelques scènes qui peuvent paraître parfois invraisemblables, dans le désert avec les passeurs notamment- fonctionne à belle allure et tient le spectateur en haleine
