GOLDEN GLOVE, de Fatih Akin – 1h50
Avec Jonas Dassler, Margarete Tiesel, Hark Bohm
Sortie : mercredi 26 juin 2019
Mon avis : 1 sur 5
Le pitch ?
Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, n’est qu’un pitoyable loser. Cet homme à la gueule cassée traîne la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » (« GoldenGlove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable monstre.
Et alors ?
Après le beau portrait d’une femme voulant se venger de terroristes, In The Fade, Fatih Akin plonge le spectateur dans l’horreur en adaptant au cinéma l’histoire folle de Fritz Honka,
campé de manière étonnante par Jonas Dassler. Le parcours épouvantable d’un tueur en série allemand qui tua au moins quatre prostituées. Visiblement, l’histoire l’a fasciné et il souligne : « Je me suis dit : « Ca se passe à Hambourg alors que je viens de Hambourg et que je vis à Hambourg, ça se passe dans mon quartier – car ce serial killer vivait dans mon quartier -, alors je pourrai être plus précis en faisant ce film que n’importe qui d’autre en Allemagne. »
Le voilà donc en train de reconstituer par le menu le quotidien d’un personnage à la Quasimodo et dont la sexualité est construit sur de profondes névroses. Et, il est vrai, Fatih Akin nous replonge bien dans l’atmosphère de l’Allemagne des années 70, pas encore réunifiée et dans un port où se croisent toutes les misères du monde.Pour autant, Golden Glove procure vite un sentiment d’écœurement, tant le cinéaste n’évite aucun piège du glauque : découpage des victimes dont certains morceaux sont stockés dans les combles de sa mansarde dégageant une terrible doeur; scènes de rapports sexuels d’une grande violence quand il ne s’agit pas de pur et simple viol; plongée dans les bars où s’attardent des alcooliques au long cours…
Cela semble d’autant plus gratuit que, jamais, on ne sent la moindre compassion du cinéaste pour ces vieilles femmes qui vendent une chair défraichie pour quelques verres d’alcool fort qui anesthésient leur mal de vivre. Pire, les références au monde disparu des anciens nazis apparaît comme une « caution morale », comme si le cinéaste se cherchait un alibi pour montrer une telle humanité bestiale.
Ce n’est ni très bien filmé, ni palpitant. Un film bien joué mais tristement racoleur, tout simplement…
