Jean Dujardin a une qualité : il ose des personnages différents et ne s’est pas endormi sur les lauriers de The Artist. Il le prouve encore en se glissant dans l’univers d’humour absurde de Le Daim, nouvel ovni cinématographique de Quentin Dupieux. Sur les écrans le 19 juin.
Le Daim est une farce noire où le spectateur plonge dans un univers absurde. C’est l’histoire d’un homme qui se barre et fait des centaines de kilomètres pour s’acheter un blouson à franges qui doit faire de lui une autre personne… Quentin Dupieux est un amateur d’univers déjanté et, cette fois, il filme la folie de près : « Il y a toujours eu dans mes films précédents des astuces pour que la folie soit plutôt un truc « rigolo » et hors du réel. C’est les films qui étaient dingues, pas les personnages. J’avais très envie de me confronter enfin à un personnage qui déraille, sans artifice, sans mes trucages habituels. Le Daim est donc mon premier film réaliste. Je sais que ça fait marrer les gens quand je le dis mais je le pense profondément. C’est la première fois que je me confronte à la réalité. Une histoire, des acteurs et c’est tout. »
Cette fois, il offre une place de choix dans cet univers où la violence est présente à Jean Dujardin qui s’est glissé avec un plaisir évident dans la peau d’un mec qui plaque tout. Le comédien souligne : « Georges lâche tout. Qui n’a pas rêvé de faire ça ? A partir du moment où j’ai compris ça, je me suis mis à jouer ce personnage le plus normalement possible. Des petits gestes, des regards, une façon d’être bien ancré dans le sol. Pour que ce personnage fonctionne, il faut qu’on y croie tout de suite. Il doit être très terrien. Je crois qu’il ne faut pas chercher à faire le malin dans un film de Quentin Dupieux. Faut juste être à sa place. Ça donne forcément quelque chose d’inattendu avec lui.« Jouant un loser qui perd pied avec le sens commun et la « normalité », Jean Dujardin campe un homme fétichiste à en devenir inquiétant. Évoquant ce jeu avec les névroses, et ici l’obsession, le comédien lance dans Le Journal du dimanche : » L’obsession conduit à toujours poser une autre question, à chercher le double fond. Quand j’y pense, c’est un des points communs à tous mes vrais amis. Les névroses poussent à donner davantage de soi, elles rendent les êtres un peu fragiles, mais plus complets et donc attachants. Mais il faut savoir faire le tri : il y a des tiroirs à ne pas ouvrir, et d’autres où il faudrait vraiment faire le ménage. » Visiblement, Jean Dujardin aime jouer avec le feu…
