Cultivant un goût pour la satire sociale, Bong Joon-Ho est le premier cinéaste sud-coréen à recevoir la Palme d’or à Cannes avec Parasite, une description de la lutte des classes dans son pays. Le film débarque sur grand écran ce 5 juin.
Sous la forme d’un thriller, Parasite décrit le choc de deux populations en Corée. L’histoire ? Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne.
Dix ans après le remarqué Mother, Parasite marque son retour dans son pays natal. Une fois encore, Bong Joon-Ho montre son intérêt pour percer la fameuse lutte des classes en montrant que la cohabitation entre riches et pauvres est de plus en plus difficile. Une fois encore, il place ses personnages dans un même espace, une sorte de théâtre de la vie quotidienne. Dans Snowpiercer, c’était l’espace d’un train. Ici, c’est une maison d’architecte.Pour définir son film, Bong Joon-Ho parle « d’une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants » qui lui permet d’observer un monde où les rapports de classe sont de plus en plus violents : « Au milieu d’un tel monde, qui pourrait pointer du doigt une famille qui lutte pour sa survie en les affublant du nom de parasites ? Ils n’étaient pas des parasites au départ. Ils sont nos voisins, nos amis et collègues, qui ont été poussés vers le précipice » ajoute-t-il.
Originellement, le cinéaste avait pensé écrire une pièce de théâtre. Dans les colonnes de L’Obs, il explique : « Le temps passant, j’ai trouvé plus intéressant qu’une des familles s’introduise subtilement au sein de l’autre, et c’est devenu « Parasite »…
On l’a vu lors de la remise de la Palme d’or Cannes, Parasite montre la grande complicité qui lie le cinéaste et son acteur favori, Song Kang Ho avec lequel il signe ici une quatrième collaboration. Le comédien de conclure : “Depuis qu’il réalise des films, Bong Joon-Ho explore et suit l’idée de donner un aperçu de la société dans laquelle nous vivons. Je crois d’ailleurs que c’est l’instinct basique de tout artiste”.
