TENSIONS DANS LES ANDES

MEURS, MONSTRE, MEURS, de Alejandro Fadel – 1h49

Avec Victor Lopez (II), Esteban Bigliardi, Jorge Prado

Sortie : mercredi 15 mai 2019

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Dans une région reculée de la Cordillère des Andes, le corps d’une femme est retrouvé décapité. L’officier de police rurale Cruz mène l’enquête. David, le mari de Francisca, amante de Cruz, est vite le principal suspect. Envoyé en hôpital psychiatrique, il y incrimine sans cesse les apparitions brutales et inexplicables d’un Monstre. Dès lors, Cruz s’entête sur une mystérieuse théorie impliquant des notions géométriques, les déplacements d’une bande de motards, et une voix intérieure, obsédante, qui répète comme un mantra : “Meurs, Monstre, Meurs”…

Et alors ?

Dans ce thriller fantastique, Alejandro Fadel retrouve son goût de la confrontation avec un paysage – celui magnifique et envoûtant de cette région viticole de Mendoza au centre de l’Argentine- que l’on retrouvait dans son précédent film, Los Salvajes.

Il n’était  pas banal de choisir sa région d’origine pour raconter une telle histoire d’horreur. Le cinéaste commente : « Je ne me suis pas posé la question dans des termes psychologiques. Malgré tout, c’est un choix qui me ressemble, qui a un lien avec mon histoire, avec une certaine vie de province et avec une culture masculine de nature violente et conservatrice, face à laquelle je ressens un inconfort. Même ainsi, je dirais que le choix de l’horreur n’est pas un geste discursif face à mon passé ni face aux miens. L’élément fantastique, le Monstre, est apparu comme un instrument ludique qui me permettait de mettre en danger le sentiment de proximité que je ressentais par rapport à l’histoire et au caractère documentaire du projet. »

Si toute la partie réaliste de l’enquête fonctionne bien et est servie par une mise en scène solide – les séquences nocturnes de quête des flics sous la pluie sont splendides – cela se gâte quand survient le monstre dans un déluge d’images qui se veulent choc. Alors que le film montrait bien la volonté d’un contrôle policier dans toute la première partie, les séquences sanglantes deviennent très lourdingues et, comme souvent dans un tel récit de genre, l’apparition du monstre tourne au grand guignol. Surtout quand la créature offre physiquement des similitudes avec un sexe masculin.

C’est d’autant plus dommage, sur le plan du thriller, l’amorce du film tournait à plein régime, servi par des comédiens qui ont la gueule de l’emploi et qui donnaient vie à une étrange galerie de personnages, tous plus inquiétants les uns que les autres…

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