JEAN-PIERRE MARIELLE : LA VOIX ROYALE

Son timbre de voix et sa diction était son image de marque. Jean-Pierre Marielle a tiré sa révérence. Un nouveau membre de la bande à Belmondo n’est plus.

Il avait 87 ans, avait tourné aussi bien quelques nanars que des films qui ont marqué nos mémoires. Il avait été ainsi un stupéfiant Monsieur de Sainte-Colombe dans Tous les matins du monde, d’Alain Corneau en 1991. Il fut aussi l’étonnant pèlerin des Galettes de Pont-Aven, de Joël Série en 1975 où il incarnait un représentant en parapluies, poète et amoureux de l’amour…

 

Jean-Pierre Marielle faisait partie de cette génération d’acteurs sortis du Conservatoire et qui formeront une bande autour de Belmondo : les Bedos (avec lequel il tentera l’aventure du cabaret), Françoise Fabian et autre Jean Rochefort. «Je suis un acteur de théâtre qui fait du cinéma», avouait le comédien lors d’une interview en septembre 1980.

Il était né à Dijon le 12 avril 1932 mais avait grandi à Précy-le-Sec avant de monter à Paris pour satisfaire à sa passion du théâtre alors que son père l’aurait bien vu devenir comptable. Les planches, Jean-Pierre Marielle ne les quittera plus Lui, enchaînant les rôles, de L’Amour des quatre colonels de Peter Ustinov à Ionesco en passant par La Culotte de Jean Anouilh. Parmi les nombreuses distinctions théâtrales, Jean-Pierre Marielle a reçu le Molière du comédien en 1994 pour Le Retour d’Harold Pinter et le prix Lumière pour l’ensemble de sa carrière cinématographique. Il avait réglé les choses une fois pour toutes en lançant : « Les récompenses, ça ne m’intéresse pas. La seule récompense, c’est quand le public passe un bon moment. »Derrière lui, Jean-Pierre Marielle laisse plus de 90 films et des prestations mémorables, tant l’acteur savait tirer son épingle du jeu du scénario le plus improbable. En 1976, il jouait ainsi un gynécologue qui fuit son épouse en compagnie d’un commissaire de police (Jean Rochefort), lui aussi en rupture de couple,  dans Calmos, un film des plus iconoclastes de Bertrand Blier. Rien que dans la scène d’ouverture dans son cabinet médical, l’acteur Marielle donnait le « la » d’un scénario déjanté à souhait.

Et, en 1990, dans Uranus, de Claude Berri, il jouait encore un personnage pas vraiment sympathique, un  docteur pétainiste, face au tenancier de bar alcoolique joué par Gérard Depardieu.

On se souviendra aussi  dans cette filmographie à géométrie variable d’un film, raté sur le plan cinématographique, mais marquant sur le plan des acteurs : c’était Les Grands Ducs, de Patrice Leconte. Avec Jean Rochefort et Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle campait un trio de comédiens fauchés dans une tournée théâtrale qui n’avait rien de glorieux…

Nommé sept fois aux Césars sans jamais décrocher le trophée, Jean-Pierre Marielle a su marquer de sa griffe bien des films, sans jamais perdre une vraie distinction. « J‘ai été dans tous les genres avec des gens qui ont très bon genre », disait avec son humour décalé cet acteur passionné de jazz qui savait faire swinguer les dialogues.

En 2006 au théâtre de la Mer à Sète pour dire un texte de Brassens.

Une réflexion sur “JEAN-PIERRE MARIELLE : LA VOIX ROYALE

  1. Vous oubliez son interprétation de la pièce ,de Peter Ustinov, Romanoff et Juliette où il campait l’Ambassadeur des USA dont la fille était tombé sous le charme du fils de l’Ambassadeur de l’URSS (Roger Carel inenarrable)provoquant un incident diplomatique dans le pays imaginaire dirigé par jacques Morel. pièce hélas dont nous n’avons plus la trace donnée en 1957 à Marigny.

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