DVD
Séance de rattrape pour ceux qui n’avaient pas vu, en 1997, Marthe, le film émouvant de Jean-Louis Hubert avec, pour toile de fond, le conflit de 14-18… Il ressort en DVD dans une version restaurée.
L’histoire de Marthe a la simplicité des tragédies… Blessé à Verdun, un jeune poilu est accueilli dans un hôpital militaire au Croisic. Il y fait la connaissance d’une jeune institutrice dont il tombe immédiatement amoureux. Son sentiment étant partagé, il est le plus heureux des hommes. Mais il est renvoyé sur le front, sans savoir s’il reverra celle qu’il aime plus que tout. Entre les ténèbres des tranchées et la vie qui soudain palpite quand l’amour s’en mêle, le film nous fait tanguer entre le rêve d’un amour et la férocité des tranchées…
Si Jean-Louis Hubert n »était pas le premier, ni le dernier, à signer une histoire avec 14-18 en toile de fond, il réussit là un de ses films les plus aboutis où l’émotion est au rendez-vous dans bien des séquences.
Il nous touche particulièrement car il montre comment toute une jeunesse est partie au front vers une boucherie tenue secrète et pourtant bien réelle. Les jeunes hommes qui partent affronter les tirs de mitraillettes, les éclats des obus et les gaz sont presque encore des adolescents à peine sortis de la gangue de l’enfance. Le choc avec le quotidien des tranchées n’en est que plus terrible, traumatique…
Tournées dans la région de Verdun, les scènes de combats devaient donner
l’illusion au spectateur qu’il était, pour reprendre les mots de Jean-Louis, « dans la tranchée ». Et un tel décor de carnage au quotidien, les rêves d’amour sont les seules choses qui peuvent encore vous retenir dans la vie.
De plus, Marthe, Guillaume Depardieu et Clotilde Courau – au demeurant entourés d’un casting solide, de Gérard Jugnot excellent à Serge Riaboukine toujours dans le bon tempo – signaient une de leurs compositions les plus significatives dans cet hymne au pacifisme.
Dans la version restaurée, figurent en bonus des entretiens vidéos inédits récents du réalisateur, ou encore du directeur de la photographie, Jean-Marie Dreujou. Jean-Louis Hubert commente encore 30 minutes de scènes coupées du film. À revoir donc et à conserver…
(*) ESC Editions ( & Distribution
