LE CIMETIÈRE DES REVENANTS

SIMETIERRE, de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer – 1h41

Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, John Lithgow

Sortie : mercredi 10 avril 2019

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Le docteur Louis Creed, sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s’installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l’aide d’un étrange voisin, Jud Crandall. Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.

Et alors ?

Stephen King n’en finit plus d’inspirer les cinéastes. La preuve avec SImetierre, l’adaptation d’une de ses romans sorti en 1983. En 1990, Mary Lambert l’avait déjà fait. Pour Kevin Kölsch, il ne s’agit pourtant nullement d’un remake mais d’une nouvelle version de l’œuvre du maître du suspense. Il dit : « Je suis un

Le chat et la jeune  Ellie.

grand fan du film précédent, mais il offrait sa propre lecture du livre. On tenait à proposer notre propre version et, du coup, à y intégrer des éléments qui figurent dans le roman, mais pas dans ce film. Les fans auront quelques surprises, mais nous sommes restés fidèles à l’esprit du livre ». D’ailleurs, l’identité de la victime change de film en film et cette fois c’est la fille du couple Creed, âgée de 8 ans, qui est la première victime et se retrouve alors propulsée au centre du récit quand l’univers quotidien de la petite famille vire au cauchemar et va de macabre découverte en macabre découverte.

Toute la première partie du film tient ses promesses et le duo de réalisateurs sait faire monter l’atmosphère par petites touches : proximité de la route dans cette forêt profonde où les camions passent à fond la caisse; figure énigmatique du vieux voisin veuf, ou encore adolescents masqués qui viennent, dans un cérémonial étrange, enterrer les animaux de compagnie.

Cela devient ensuite un peu lourd, avec les gros plans sur les yeux de Church – le diminutif de Winston Churchill- qui devient soudain très agressif; longue promenade nocturne dans la forêt… Alors certes, les réalisateurs glissent ici ou là quelques questions existentielles, facilitées par l’âge de la demoiselle de maison, mais le film n’évite pas les pièges de l’exagération, si coutumière désormais – et malheureusement ! – dans les films dit d’horreur. Enfin, il y a cette bande son assourdissante où le moindre rebondissement est souligné par une partition d’une lourdeur totale. On ne peut pas dire que le compositeur Christopher Young ait fait dans la légèreté et sa musique fait peser une chape de plomb sur l’histoire.

Jason Clarke dans le rôle du père-courage :  Louis.

Un film d’horreur bien réalisé – la photographie nocturne, signée Laurie Rose est indéniablement une réussite – mais qui manque vraiment un brin de finesse, surtout quand l’action prend le dessus. On se prend alors à rêver ce que le même film aurait donné avec des moments d’un silence qui aurait alors contribué à rendre ce film oppressant. Exagérer le trait n’est pas toujours un gage de qualité.

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