MON MEILLEUR AMI, de Martin Deus – 1h30
Avec Angelo Mutti Spinetta, Lautaro Rodriguez, Guillermo Pfenning, Mariana Anghileri
Sortie : mercredi 27 mars 2019
Mon avis : 2 sur 5
Le pitch ?
Lorenzo est un adolescent agréable et studieux qui vit dans une petite ville de Patagonie. Un jour son père décide d’accueillir sous leur toit Caíto, un jeune garçon frondeur et mystérieux. D’abord méfiant, Lorenzo va peu à peu se rapprocher de Caíto sans soupçonner les conséquences de cette nouvelle amitié… mais Caíto a un secret.
Et alors ?
Pour son premier film, Martin Deus a choisi de raconter une histoire d’amour maléfique, en utilisant les décors de la Patagonie et en nourrissant son scénario de plusieurs souvenirs personnels. Il raconte : « Je n’ai jamais vécu en Patagonie mais j’ai commencé à écrire le scénario avec un souvenir vague de vacances passées là-bas il y a plusieurs années. Je souhaitais un lieu sorti de mon imaginaire, plus inventé que réel. C’est une histoire qui se déroule davantage dans le monde intérieur du personnage principal que dans un lieu géographique précis. Je souhaitais que l’environnement soit une métaphore subtile, quelque chose de beau, naturel et pur, mais aussi douloureusement solitaire. »
En suivant le parcours un brin chaotique de Caíto,dont la venue vient bouleverser la vie en apparence tranquille de cette famille – ils se sont exilés en Patagonie pour permettre au père de décrocher de certaines addictions – Martin Deus décrit bien les relations ambigus entre les deux adolescents qui apprennent à se connaître au fil des jours.
Pour autant, l’opus a les défauts des premiers films et on a le sentiment que Martin Deus a voulu mettre beaucoup de choses (trop sans doute) dans son scénario au risque de passer à côté de l’essentiel. Et la fin un peu en queue de poisson de son histoire semble en apporter la preuve. Par
exemple, une courte séquence laisse voir que, pour la mère de Lorenzo, l’exil en Patagonie a été tout sauf une partie de plaisir.
Sans doute, ce plaidoyer pour la tolérance prend une résonance particulière dans l’Argentin actuelle, plutôt homophone et, pour reprendre les paroles du réalisateur, « assez traditionnel et conservateur dans ses valeurs« . Loin de ce pays, ce film au propos sans doute vertueux manque pourtant, malgré certaines qualités de réalisation, de punch. Et le spectateur finit par perdre le fil.

