CASANOVA « VAINCU » PAR UNE FEMME

Dans le  nouveau film en costumes de Benoît Jacquot, Vincent Lindon, Dernier amour, sur les écrans le 20 mars, Vincent Lindon campe un Casanova âgé, envoûté par une prostituée.

La vie de Casanova est faite d’aventures et de rencontres. Benoît Jacquot a choisi de se pencher sur un moment précis de la vie du séducteur devant l’Éternel : celui où, exilé à Londres, il croise la Charpillon, une prostituée au charme vénéneux qui lui fait oublier toutes ses autres conquêtes. « Ce fut son premier et son dernier amour », explique Benoît Jacquot. « Auparavant, il avait eu des amitiés, des complicités, peut-être aussi sans doute des relations amoureuses, mais pas d’amour-passion. La passion au sens étymologique, c’est le pathos, ce dont on souffre. Et à lire Histoire de ma vie, le livre de mémoires de Casanova, ce type d’amour lui était auparavant étranger. »

Faisant des allers-retours entre présent et passé – le Casanova âgé racontant cette histoire à une jeune femme – Dernier amour focalise sur la mécanique des cœurs et des esprits. Avec son acteur principal, Vincent Lindon, Benoît Jacquot a fait de longues recherches pour travailler la manière d’être et de se comporter au XVIIIème siècle. Bien sûr, le cinéaste a pu compter sur un comédien qui le suit depuis quatre films. Il souligne pourtant qu’il a hésité avant de l’embarquer dans cette aventure historique : « Dès que Vincent a su que je pensais à un film sur Casanova, il s’est immédiatement porté volontaire avec une énergie incroyable. Le connaissant très bien amicalement et professionnellement, son activisme me rendait perplexe. Au départ, je ne voyais pas Vincent en Casanova : parce qu’il est français, costaud, avec une image virile, populaire, donc a priori à l’opposé de Casanova. J’ai eu du retard à me rendre à l’évidence que ça fonctionnerait »

Pour la jeune prostituée, Benoît Jacquot a choisi Stacy Martin qu’il avait repérée, adolescente, dans Nymphomaniac, de Lars Von Trier. « Elle m’avait frappé par son aplomb, son innocence insolente, son aisance à montrer ce que généralement on ne montre pas. Ensuite, il me fallait une actrice qui vienne d’ailleurs et qui soit francophone, ce qui l’imposait parmi toutes celles à qui on avait pensé » souligne-t-il.

Avec cette plongée dans le passé du sulfureux Casanova, Benoît Jacquot nous fait partager les blessures d’un séducteur qui a bien perdu de sa superbe. Et qui a tant inspiré le cinéma.

Laisser un commentaire