AÏLO, UNE ODYSSÉE EN LAPONIE, de Guillaume Maidatchevsky – 1h26
Fiction animalière avec la voix d’Aldebert
Sortie : mercredi 13 mars 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Aïlo : une odyssée en Laponie raconte le combat pour la survie d’un petit renne sauvage, frêle et vulnérable face aux épreuves qui jalonnent sa première année. Son éveil au monde sauvage est un véritable conte au cœur des paysages grandioses de Laponie.
Film familial par excellence, ce documentaire animalier de Guillaume Maidatchevsky part sur une idée originale : celle de montrer le parcours dans le cadre austère de la Laponie d’un anti-héros.
Car Aïlo commence mal dans la vie en naissant à un moment où survivre tient de l’exploit. Commentaires du cinéaste : » Mais moi, j’aime bien les personnages cabossés, ce sont les plus riches. Il faut quand même que je vous raconte un peu les circonstances de cette scène. On suivait les femelles gestantes afin de filmer une naissance. Autant vous dire qu’une mère qui va donner la vie n’a pas franchement envie d’être filmée. Elles restaient donc à distance. Et puis il y en a une qui nous suivait partout. Au bout de quatre jours, elle a donné naissance à Aïlo. Elle s’est levée et a mis bas à vingt mètres de nous. Quand elle s’est éloignée, on s’est posé la question : “Qu’est-ce qu’on a fait de mal ? Mince, elle ne revient pas… On fait quoi ? On le réchauffe ?”. Comme on le dit dans le film, je pense vraiment qu’à ce moment se joue en elle la lutte entre instinct de survie et rôle de mère. Heureusement, elle est rapidement retournée auprès de son petit… »
A la différence d’un Bambi de dessin animé, ce petit renne est bien vivant et il ne triche pas durant toute cette histoire quand il doit fuir devant les prédateurs, les loups notamment, ou déjouer les pièges de la nature.
Les images de la nature lapone et des animaux sont magnifiques, sont parfois bourrées d’humour – par exemple avec le ballet de l’hermine qui tente de voler des œufs dans un arbre ou joue à cache-cache avec le glouton – et les errances d’Aïlo sont prétexte à une belle découverte de ce monde glacé. Avec, chez le cinéaste et biologiste, la volonté de s’adapter à ce que le quotidien lui réserve. « En fait, mon scénario est comme une ligne droite à partir de laquelle surviennent des oscillations en fonction de l’animal« , souligne Guillaume Maidatchevsky. Et le directeur de la photographie, Daniel Meyer fait un travail magnifique tout au long de l’histoire.
Le commentaire, dit avec légèreté par Aldebert épouse bien le rythme de l’histoire, et le chanteur signe la chanson du générique. Il raconte : « J’avais pour la musique, l’idée d’une progression : on ressent, tout au long du film, la marche ininterrompue de ces rennes, avec en même temps, une dimension touchante et poétique. J’avais aussi envie de retranscrire les états d’âme du petit renne dans les paroles. »
On peut juste regretter le côté envahissant de la musique originale qui a tendance à surligner plutôt qu’à souligner les séquences. Un peu de vrais bruits de la nature, voire de silence, n’auraient rien enlevé à l’émotion dégagée par ce récit.
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