TROIS FEMMES EN LIBERTÉ

Cécile de France, Audrey Lamy et Yolande Moreau incarnent trois femmes prêtes à tout pour ne pas subir dans  Rebelles, la comédie noire d’Allan Mauduit,  sur les écrans le 13 mars.

Rebelles, c’est le portrait de trois nanas qui ne veulent pas subir  la vie dans ce Nord de la France qui a pris la crise en pleine gueule. Le pitch du film ? Sans boulot ni diplôme, Sandra, ex miss Nord-Pas-de-Calais, revient s’installer chez sa mère à Boulogne-sur-Mer après quinze ans sur la Côte d’Azur. Embauchée à la conserverie locale, elle repousse vigoureusement les avances de son chef et le tue accidentellement. Deux autres filles ont été témoins de la scène. Alors qu’elles s’apprêtent à appeler les secours, les trois ouvrières découvrent un sac plein de billets dans le casier du mort, qu’elles décident de se partager. Le début de leurs ennuis…

Offrant, ce qui n’est pas courant, trois rôles de femmes fortes à trois comédiennes qui ont trouvé rapidement leur marque, Allan Mauduit signe ici un thriller social à l’humour noir. Avec, au cœur du récit, le personnage de Sandra qui tente de repartir à zéro dans sa région natale. Il souligne : « Sandra n’est pas aimable. Elle ne veut pas se mêler, sympathiser. Sandra n’a pas réussi à capitaliser sur son titre de Miss Nord-Pas-de-Calais. Revenir dans sa ville natale après quinze ans passés sur la Côte d’Azur est une régression. Ça m’intéressait de montrer ce personnage de femme superficielle à un moment de sa vie où le vernis craque et les artifices de sa beauté s’étiolent. Pour Sandra, les étoiles ne sont plus alignées ; elle a 35 ans et c’est l’heure des comptes (rires). Elle revient à Boulogne-sur-Mer habillée en cagole, avec son manteau de léopard synthétique, ses lunettes bling-bling, son maquillage outrancier et ses faux ongles. Elle a une attitude très méprisante, envers sa mère comme envers ses collègues de l’usine. Son unique objectif est de repartir. Je voulais observer sa mue, l’inflexion de sa trajectoire. »

Jouant sur le décor d’une conserverie, pour sortir du « classique » cadre nordique tant filmé dans les médias  des usines fermées et des corons, le cinéaste a trouvé un angle original pour raconter l’odyssée de ces trois rebelles dans l’âme et qui se retrouvent unies dans cette aventure un brin barrée. Il poursuit  évoquant Boulogne-sur-mer : « Cette ville ne m’inspire pas la tristesse : c’est un formidable décor, ouvert sur la mer, propice au polar comme dans la scène où les filles se réunissent de nuit sur les docks pour se débarrasser des conserves compromettantes. »

Pour les rôles masculins, importants sans pour autant être centraux dans l’histoire, Allan Mauduit a retrouvé son complice de la série Kaboul Kitchen, Simon Abkarian qui joue un personnage coincé entre ces trois femmes et ses patrons. Quant à Samuel Jouy, il a hérité d’un rôle à double détente : un flic doublé d’un ripou. Aussi vénal que sentimental.

Bref, le réalisateur a opté pour une comédie mettant à l’honneur trois femmes « banales » qui décident de prendre leur destin en main. Quitte à mettre un brin de pagaille dans la société où elles déboulent…

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